Copyright : Construction21.org
La Mairie de Nanterre adopte, en 2007, son Plan Climat Territorial .
Deux objectifs sont fixés :
En 2009, en raison de la reconversion de la friche de l’ancienne usine CEAC en éco-quartier (environ 600 logements, des commerces et des bureaux), la municipalité décide la création d’un groupe scolaire de 15 classes avec centre de loisirs associé et d’un parc de stationnement public d’environ 140 places situé sous l’équipement scolaire.
En ce qui concerne l’équipement scolaire, la municipalité s’est donné deux objectifs encore plus ambitieux en matière de développement durable : la réalisation d’un bâtiment à énergie positive et l’excellence du bilan écologique global. Une construction bois est imposée au concepteur. De plus, le terrain étant pollué (plomb notamment), la municipalité ne disposant pas d’autre opportunité foncière a souhaité aller au-delà des exigences réglementaires en excavant l’ensemble des terres polluées sur une profondeur de 2 mètres.
Sur la base d’un programme élaboré par la Direction de l’Architecture, le choix de l’équipe de maîtrise d’œuvre s’est fait à l’issue d’un concours d’architecture restreint sur esquisse. Les équipes candidates devaient notamment présenter des références en bâtiments BBC, énergie zéro ou passifs. Parmi les critères d’évaluation des projets figurait la qualité des réponses au niveau de la performance énergétique et du bilan écologique global du projet.
Le jury a désigné lauréat le groupement de maîtrise d’œuvre dirigé par l’agence Nicolas Favet Architectes, avec Corétude (BET Thermique Fluides) et BIIC(BET Structure Béton),assistés de Teckicéa (BET Structure Bois), Périchimie (BET Dépollution), Pascal LOISON (Economiste), et Gamba Acoustique (Acousticien).
Présentation et résultats
Dans le cas du groupe scolaire Abdelmalek Sayad, la performance visée dépasse tous les standards puisque les consommations d’énergie sont couvertes à plus de 50% par une source renouvelable à l’échelle urbaine (récupération sur eaux usées et géothermie) et que la production d’énergie couvre non seulement l’intégralité des consommations «réglementaires», mais aussi les consommations tous usages.
De même, au-delà des seules consommations liées à l’exploitation, c’est, de manière inédite, tout le cycle du bâtiment qui est pris en compte avec en particulier le bilan carbone de la construction elle-même. Ainsi, c’est un concept de bâtiment «zéro carbone»qui est visé.
Focus
Les objectifs environnementaux doivent être pris en compte dès les prémices du projet pour espérer les atteindre. Un travail partenarial entre l’architecte et l’ingénieur thermique a ainsi permis d’intégrer les contraintes dans la conception même du bâtiment: orientation, surfaces de déperdition minimales, inertie, masques solaires…
Mais ce sont surtout les utilisateurs qui ont un rôle fondamental à jouer pour limiter les consommations d’énergie. Un projet pédagogique a été réalisé afin de sensibiliser les utilisateurs et de réduire les consommations: formation aux bonnes pratiques d’utilisation et suivi des consommations réalisé par l’instrumentation et la prise de mesures.
Facteurs de reproductivité
Le principe de construction est reproductible du fait de son mode de production. Les panneaux bois sont fabriqués en atelier, puis montés sur le chantier. Les solutions techniques utilisées pour la production de chaleur sont aussi facilement transposables à d’autres projets d’équipements publics.
Néanmoins, l’étude du bâtiment bioclimatique reste spécifique à chaque projet.
La clé du projet réside dans un travail partenarial, très en amont, entre utilisateurs, architecte et ingénieur.
A noter toutefois que l’évolution du bâtiment reste compliquée en termes de percement et de déplacement de cloisons. Ce principe constructif n’est de ce fait pas adapté pour un bâtiment devant changer souvent de configuration.