En lien avec le Plan Biodiversité de Paris :
– 23 % du territoire parisien végétalisé – 62 ha de nouveaux espaces verts ouverts au public à Paris entre 2001 et 2014 – 47 000 m² de toitures végétalisées sur les bâtiments municipaux (inventaire 2012) – Plus de 100 000 arbres dans Paris intra-muros (hors bois) – 11 000 teqCO2 captées par an par les deux bois parisiens (18,5 km²) (Bilan carbone 2009) |
Depuis 2007, le programme de végétalisation de Paris constitue une des orientations de la stratégie d’adaptation du Plan Climat et Énergie de Paris qui prépare la ville aux évolutions climatiques et à la raréfaction des ressources.
La végétalisation dans Paris peut prendre plusieurs formes : parcs et jardins publics (+ de 500), bois, 20 cimetières arborés, jardins partagés (près de 90), jardins privés, boulevards arborés et rues enherbées, Petite Ceinture ferroviaire, jardins de pluie, végétation intégrée aux bâtiments jusqu’aux abribus végétalisés ! Le programme de végétalisation concerne tous ces endroits de végétation dans la ville, qui représentent près d’un quart de la superficie du territoire, par touches répétées et interconnectées afin d’améliorer la qualité de vie et l’attractivité de Paris. Un de ces objectifs est de réduire les effets d’îlots de chaleur urbains dans Paris et sa proche périphérie.
En 2003, lors des épisodes de fortes chaleurs, la température nocturne observée dans le cœur de Paris s’est élevée jusqu’à 8°C au-dessus de celles relevées dans le reste de la région Île-de-France. Les plantes, par le phénomène d’évapotranspiration, humidifient et refroidissent l’air. L’effet d’ombrage des arbres permet par ailleurs d’éviter l’échauffement des bâtiments et des rues. Ainsi, la végétation peut être un atout majeur pour le rafraîchissement de la ville en période estivale chaude en luttant contre les microclimats engendrés par la densité urbaine. La végétalisation de l’espace public et des bâtiments permet alors d’améliorer le confort d’été des Parisiens dans un contexte caniculaire tendant à devenir la norme.
Néanmoins, ce rafraîchissement est conditionné à une double contrainte : l’irrigation importante nécessaire en périodes répétées de sécheresses et canicules, confirmé par les résultats de l’étude EPICEA (menée par Météo-France pour la Ville de Paris). Ces résultats montrent l’importance de l’hydratation des végétaux pour obtenir un effet rafraîchissant dans la Ville. l’adaptation des espèces et des essences d’arbres notamment pour résister aux nouvelles conditions climatiques.
Une étude sur le rôle thermorégulateur des espaces verts et milieux humides à Paris tente d’évaluer et de quantifier l’effet rafraîchissant des espaces végétalisés et aquatiques à Paris en période estivale et de réduire le phénomène d’ilots de chaleur urbains.
En 2012, Paris était récompensée par un prix Territoria d’argent dans la catégorie « Aménagement de l’espace public » pour ses expérimentations de toitures végétales. En 2015, la ville est récompensée pour sa stratégie globale de végétalisation (prix « International green roof »).
En parallèle, le Plan Biodiversité de Paris, voté en 2011, prône la préservation et le renforcement de la nature en ville avec des objectifs précis en matière de pratique de gestion pour limiter les pollutions et nuisances sur l’environnement. Les enjeux sont différents de ceux du Plan Climat Énergie mais la végétalisation est une réponse commune. Il s’agit alors de caractériser concrètement comment la végétation, notamment sur les équipements publics, peut répondre au double enjeu du rafraîchissement et de la biodiversité : épaisseurs de sol minimales, espèces à planter, systèmes d’hydratation des végétaux, etc. Dans le Plan Biodiversité, la Ville s’est donnée comme objectif à 2020 de programmer 7 hectares de toitures végétalisées sur l’ensemble du territoire parisien. Cet objectif est renforcé par le programme de mandature 2014-2020 qui prévoit la création de 100 nouveaux hectares de toitures et façades végétalisées et le développement collaboratif de l’agriculture urbaine.
Plébiscitées également dans le futur Plan Pluie de Paris, les toitures végétalisées et la désimperméabilisation des sols, rendue possible par la présence des végétaux, constituent une réponse importante au risque d’inondations auquel Paris doit faire face lors de pluies intenses. Elles soulagent la sollicitation du réseau d’évacuation et de traitement des eaux pluviales et limitent les rejets en Seine. A ce sujet, la Ville s’est plus largement engagée dans une réflexion sur la mise en place d’un zonage pluvial visant à contraindre les maîtres d’ouvrage à abattre une quantité d’eau de pluie minimale à l’échelle de la parcelle en cas de construction neuve.
Voté en novembre 2011, le Plan Biodiversité de Paris se concrétise en 30 actions. Les objectifs sont de renforcer les trames verte et bleue et favoriser les continuités écologiques essentielles au maintien d’une diversité du vivant en ville et de faire de la biodiversité un élément structurant de l’action municipale pour préserver les nouveaux équilibres écologiques de la capitale. La mobilisation des professionnels du territoire se fait via l’Observatoire Parisien de la Biodiversité qui assure un rôle de veille scientifique et fournit des outils pour des pratiques et des modes de gestion favorables à la biodiversité.
Les espaces privés et les pratiques individuelles comptent aussi beaucoup dans le verdissement de la capitale. Aussi une riche documentation pour aider au changement de pratique et à la mise en œuvre est mise à disposition des Parisiens. Ils sont par ailleurs régulièrement sollicités pour contribuer à la politique de végétalisation.
Paris.fr met à disposition une série de cahiers techniques pour accompagner les parisiens dans l’installation de, toitures, terrasses et murs végétalisés.
L’Agence Parisienne du Climat et Météo France ont publié des brochures pour comprendre l’adaptation au
changement climatique à Paris
– «Le changement climatique à Paris»
– «L’îlot de chaleur urbain à Paris»
– «Comment adapter le territoire parisien au changement climatique»