En développant courant 2024 sa stratégie énergétique 2050, la municipalité de Strasbourg avait un objectif en tête : rassembler. Il s’agissait en effet d’ « équiper » citoyens et parties prenantes de la région avec les bons outils et les ressources pertinentes, pour la participation de toutes et tous à la transition énergétique. C’est ce qu’a expliqué Gerard Pol Gili, chef du département des énergies renouvelables à la Ville et Eurométropole de Strasbourg, lors du premier webinaire « 15-15 Energy Talk » en mai dernier.
« Nous avons envisagé les énergies renouvelables comme outil principal de la résilience de notre territoire, a-t-il souligné, et nous avons compris que nous avions besoin de nous reposer le plus possible sur la production d’énergie locale. » Pour faire cela, la ville s’est donné comme objectif de réduire de moitié sa consommation d’énergie (en s’attaquant à la fois à la suffisance et à l’efficacité énergétique), de doubler la capacité d’énergie renouvelable installée localement et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Fin 2024, la société publique locale « Strasbourg Énergies Renouvelables Eurométropolitaines » a été créée par la municipalité et l’Eurométropole comme base pour le déploiement des énergies renouvelables dans le patrimoine foncier et bâti. Elle doit permettre à la ville de :
Le déploiement des énergies renouvelables n’était pas qu’une question technique. La transition énergétique de Strasbourg se devait d’être démocratique. L’Eurométropole a donc travaillé sur plusieurs fronts :
L’Eurométropole entend également développer de plus grandes installations d’énergie renouvelable. Mais pour s’assurer qu’elles restent ancrées localement et servent directement les habitants, elle collabore avec des experts pour développer des projets à capitale exclusivement capitaux publics et citoyens. Gerard Pol Gili a ainsi présenté Sunn’Stett, un projet photovoltaïque de 5 MWc sur une friche industrielle à Reichstett, une collectivité voisine. Pour l’heure, le capital est entièrement public, avec 5,2 millions d’euros investis, dont 80 % proviennent d’un prêt et 20 % de l’Eurométropole et SIPEnR, société d’économie mixte. Une fois « dérisqué », la collectivité ouvrira le capital aux communautés énergétiques, ainsi qu’à d’autres collectivités de la région.
Face au potentiel des projets d’autoconsommation collective, la ville a créé un guichet unique pour aider les citoyens et les collectivités à appréhender le contexte juridique complexe et les procédures. Le nouveau plan d’urbanisme comprend pour toute nouvelle construction trois obligations : la solarisation, 20 % de chaleur renouvelable, et le raccordement au réseau de chaleur, si le bâtiment est situé à proximité. Au vu du plan d’Eurométropole pour le développement de ces réseaux, la chaleur distribuée devant atteindre 1 TWh d’ici 2030, cela devrait bientôt concerner une large partie de la métropole !
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