Guimarães, ville historique du nord du Portugal, se caractérise par un paysage de mosaïque mêlant zones urbaines, périurbaines et rurales. Ces dernières années, la municipalité a dû faire face à des défis importants liés à l’abandon des terres agricoles, notamment dans ses zones périurbaines et rurales.
Ce phénomène ne se limite pas à l’échelle locale — selon des recherches menées à l’échelle de l’Union européenne, 13 des 27 États membres, soit près de la moitié des pays de l’UE, comptent environ 50 % de leurs terres agricoles considérées comme présentant un risque modéré à élevé d’abandon. Le Portugal est parmi les pays les plus touchés, aux côtés de l’Autriche, de Chypre, du Danemark, de l’Estonie, de la Finlande, de la Grèce, de l’Italie, de la Lettonie, de la Pologne, de la Roumanie, de la Suède et de la Slovénie.
À Guimarães, cette tendance est aggravée par l’éloignement, à la fois physique et culturel, des jeunes générations vis-à-vis du secteur agricole, ce qui entraîne un déclin de la production alimentaire locale et un lien de plus en plus distendu entre les citoyen·nes et la terre. La municipalité se trouve désormais confrontée à une tâche urgente : revitaliser les paysages pour garantir la sécurité alimentaire, la biodiversité et la résilience socio-économique à long terme.
L’une des réponses stratégiques de la ville a été d’explorer de nouveaux espaces et modèles de production agricole urbaine. Cette ambition poursuit deux objectifs.
D’une part, les jardins partagés offrent bien plus que de la nourriture : ils constituent des espaces publics essentiels qui renforcent la cohésion sociale, améliorent la santé mentale et favorisent les échanges intergénérationnels. En cette période de plus en plus marquée par l’isolement urbain, ces îlots de verdure deviennent des lieux de lien et de sens.
D’autre part, l’agriculture urbaine répond de manière concrète à l’insécurité alimentaire. En permettant à des familles — notamment celles issues de milieux économiquement fragiles — de cultiver une partie de leur nourriture, Guimarães vise à réduire les dépenses alimentaires des ménages tout en garantissant un accès à des produits frais, de saison et cultivés localement. Cela renforce non seulement l’autonomie alimentaire des habitants, mais aussi la résilience locale.
La municipalité a déjà posé des bases solides dans cette direction, notamment à travers la création de la Horta Pedagógica de Guimarães (Jardin pédagogique), un modèle illustrant l’intersection entre alimentation, éducation et durabilité. Situé dans un espace accessible au public, ce jardin accueille des ateliers et des visites scolaires.
Mais la demande pour ce type d’initiatives ne cesse de croître, et la ville cherche activement à étendre ces projets à d’autres quartiers. La vision à long terme est claire : cultiver un système alimentaire plus connecté, résilient et durable, qui recrée un lien entre les personnes et la terre — entre l’urbain et le rural, entre les générations.
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