Les partenaires du projet FEEL, se sont donnés rendez-vous à Besançon pour découvrir les actions de de la ville en matière de frugalité, de végétalisation, de sobriété énergétique, échanger avec des acteurs locaux.
L’occasion aussi pour eux de se retrouver et de construire une vision commune de la frugalité dans le cadre de ce projet européen FEEL (Frugal Cities through Energy Efficiency and Low-Tech communities) littéralement, des villes économes grâce à l’efficacité énergétique et aux communautés Low-Tech.
Pour certains, frugalité rime avec sobriété, actions concrètes, économie de ressources, pour d’autres cela relève plus d’un concept, d’une façon de vivre, d’une urgence.
Autant de perceptions et de définitions que de participants pourtant, toutes et tous lors de cette rencontre à Besançon parle d’une même voix pour que la frugalité soit aussi l’affaire des citoyen·nes et s’entende sur le fait qu’une société plus frugale ne pourra se faire sans les habitant·es et les partenaires locaux.
La ville de Lyon anime depuis début 2023 une assemblée, appelée Agora Lyon 2030 qui regroupe une soixantaine de structures du territoire : acteurs relais vers les citoyens et la jeunesse, entreprises et têtes de réseaux économiques, acteurs de l’enseignement et de la recherche, publics et parapublics… Les membres de l’Agora ont rédigé le Pacte Climat Lyon 2030 approuvé au conseil municipal de septembre 2023 qui comprend 29 pistes d’action pour les pouvoirs publics et 16 engagements collectifs et où le sujet de la sobriété est central : éducation populaire, sobriété dans les bâtiments, mobilité et logistique durable, énergies renouvelables, mesures d’adaptation sur l’eau, prise en compte des enjeux de précarité, développement de la recherche…
Grand Besançon Métropole (GBM) de son côté a créé depuis 5 ans un Club Climat regroupant une centaine d’acteurs économiques et société civile du territoire qui permet de favoriser l’émergence d’initiatives et de solutions locales en matière de préservation du climat et de l’environnement, mais aussi de développer les synergies entre les différents acteurs du territoire. Avec son nouveau Plan Climat, Grand Besançon Métropole s’est donné un objectif volontariste : respecter les objectifs de la COP21 et devenir territoire à énergie positive en 2050. Pour cela, GBM a lancé une consultation publique sur deux mois pour recueillir les plus de contributions possibles de la part des habitants de l’agglomération, des élus comme des citoyens.
Energy Cities a présenté l’état des lieux de la scène européenne cinq ans après l’adoption du Green Deal.
Force est de constater que la sobriété est le pilier manquant de la politique européenne.
Des mesures concrètes existent mais ont été prises dans le contexte de la crise ukrainienne. Pourtant l’enjeu de proposer une stratégie pour la sobriété dans le cadre du prochain cycle législatif européen est crucial. C’est ce qu’appelle ce Manifesto signé par 75 organisations européennes en avril 2024. Il formule des recommandations sur l’entrée de la sobriété dans la gouvernance et les objectifs à 2040 et dans les politiques sectorielles de l’Union à l’aulne d’une nouvelle commission.
Si la première journée de la rencontre a été dédiée aux présentations, aux discussions, aux échanges, la seconde matinée a été l’occasion de déambuler dans les rues de Besançon et de partir la rencontre des acteurs locaux.
Les participant·es pu découvrir les actions de végétalisation d’une place centrale de la ville pour lutter contre les îlots de chaleur, le chantier de rénovation d’un bâtiment universitaire avec du réemploi de matériaux et mobilier à une échelle impressionnante (charpentes, sièges, toilettes…), un tiers-lieu qui invente depuis 7 ans une nouvelle manière d’occuper l’espace, de penser la fabrique de la ville et de faire communauté.