Comment les villes décarbonent leurs systèmes de chauffage pour des communautés plus saines

Les municipalités partagent leurs expériences en matière de décarbonisation de la chaleur dans le cadre de la campagne « Cities Heat Detox ».


Le secteur du chauffage et du refroidissement en Europe contribue de manière significative aux émissions de CO2, à la pollution de l’air et à l’insécurité énergétique, principalement parce que plus de 70 % du chauffage des bâtiments dépend aujourd’hui des combustibles fossiles. Cette dépendance nuit à la santé publique et à l’indépendance énergétique, tout en freinant les objectifs climatiques. Les villes et les communes ont le potentiel de passer massivement à un chauffage plus propre et plus durable, afin de réduire les émissions, de protéger la qualité de l’air de leur ville et de garantir des prix de l’énergie plus stables pour les citoyens.

Pour mettre en lumière le potentiel et les actions des villes, la Convention des Maires a lancé la campagne ‘Cities Heat Detox‘, réunissant des villes et communes de toutes tailles engagées à « détoxifier » la chaleur de leur ville, optant pour un avenir plus sain et plus sécurisé pour tous. La campagne inspire et encourage les villes à décarboner leur chauffage en trois étapes essentielles.

Étape 1: Comprendre son système de chauffage

La première étape de la détoxification est de bien comprendre les sources de chaleur, la demande et les alternatives au sein de la ville. En effectuant une cartographie et une planification approfondies, les villes peuvent identifier des opportunités pour décarboner les sources de chaleur, réduire la demande et développer des réseaux de chauffage urbain collectif (DHC). La nouvelle directive européenne sur l’efficacité énergétique (EED) exige que les États membres s’assurent que les municipalités de plus de 45 000 habitants élaborent des plans locaux de chauffage et de refroidissement.

Notre ville membre, Munich, est un exemple de planification efficace de la chaleur, en utilisant des bases de données détaillées pour cartographier les réseaux existants et les sources potentielles. La ville a rendu sa carte de chaleur publique, renforçant ainsi la confiance des résidents et des fournisseurs d’énergie, tout en encourageant la contribution des parties prenantes pour une transition continue.

« Une base de données détaillée est essentielle pour la planification et le conseil énergétique public, favorisant la coopération avec les services publics et les fournisseurs d’énergie. » – Tilmann Rave, Responsable de la planification de la chaleur de la ville de Munich.

Étape 2 : Détoxification à l’échelle de la ville

Pour avoir un impact significatif, les villes doivent adopter des solutions de chauffage urbain collectif. L’expansion du chauffage urbain dans les zones urbaines est un moyen rentable d’utiliser une énergie à faible émission de carbone, d’améliorer la qualité de l’air et de garantir la sécurité énergétique.

Les villes de toutes tailles peuvent être des leaders dans le domaine du chauffage urbain collectif, qu’elles soient grandes ou petites, ou qu’elles aient un certain niveau d’expérience. Par exemple, Brest est prête à étendre son réseau de chauffage urbain, déjà long de 55 kilomètres, et à en créer de nouveaux, tandis que Louvain, nouvellement initiée au chauffage urbain, commence seulement à l’intégrer dans sa stratégie en matière de chauffage.

« Le chauffage urbain est essentiel pour remplacer les combustibles fossiles en Belgique, même si c’est une approche relativement nouvelle pour nous, et que nous sommes encore en apprentissage. » – Mohamed Ridouani, Maire de Louvain.

Étape 3 : Des sources de chaleur propres

En dernier lieu, les villes doivent transformer leur système de chauffage en intégrant des sources d’énergie propre adaptées à leur région. Les options incluent la géothermie, la chaleur solaire, la chaleur récupérée de l’industrie ou d’autres sources, ainsi que les pompes à chaleur à grande échelle.

Les villes disposent de diverses stratégies pour détoxifier leur système de chauffage et de refroidissement. Par exemple, Marseille envisage d’utiliser une technologie innovante à base d’eau de mer en plus de la chaleur excédentaire provenant des centres de données, du traitement des eaux usées, de la biomasse et de l’énergie solaire thermique.

Pour en savoir plus, consultez la carte ‘Heat Detox‘ de la Convention des Maires et laissez-vous inspirer par d’autres villes qui détoxifient leur chaleur.

Rejoignez la campagne pour partager l’expérience de votre ville et sa stratégie unique ! Vous pouvez contribuer à la campagne en soumettant votre histoire, en relayant la campagne sur vos canaux, en trouvant de l’inspiration et en participant à des événements et ateliers.

Mettez-vous en œuvre un projet de décarbonation du chauffage et du refroidissement dans votre ville ? Participez au Prix de la Convention des Maires !

L’édition de cette année du Prix de la Convention des Maires met en lumière des projets visant à mettre en place des solutions de chauffage et de refroidissement plus propres et plus durables.

Le prix récompensera les efforts des villes en faveur de la désintoxication des systèmes de chauffage et de refroidissement, quelle que soit leur taille, et encourage la participation des Signataires de la Convention des Maires dans toute l’Europe. Les critères d’évaluation portent sur les contributions aux objectifs de décarbonation, l’engagement des parties prenantes et les bénéfices plus larges d’un environnement sain, de la souveraineté énergétique, de l’efficacité économique et de la création d’emplois.

Ceux qui ne remporteront pas le prix, mais dont les projets sont inspirants, figureront tout de même sur la carte interactive de la Convention des Maires. Le fait de poser sa candidature offre donc une grande visibilité aux efforts de votre ville. Découvrez-en plus et participez ici !