Comment les villes répondent-elles au défi du refroidissement sans énergie fossiles face à la montée des températures?


Imaginez un après-midi d’été étouffant. Vous allumez la télévision ou la radio, et apprenez qu’une nouvelle ville vient d’ouvrir des centres de rafraîchissement d’urgence, offrant aux habitants un répit temporaire face à la chaleur suffocante. On parle de restrictions d’eau, d’écoles qui adaptent leurs horaires pour protéger les élèves, et d’avertissements adressés aux personnes âgées et vulnérables, les enjoignant à rester à l’intérieur — non seulement pour échapper aux températures caniculaires, mais aussi à l’air pollué et irrespirable.

Ce phénomène n’est plus un événement ponctuel ou une préoccupation lointaine. Partout en Europe, les villes sont déjà confrontées à des vagues de chaleur de plus en plus intenses et fréquentes, laissant à chaque fois une empreinte plus profonde sur la santé publique et la qualité de vie en milieu urbain. La chaleur est aujourd’hui la principale cause de mortalité liée au climat, responsable d’environ 48 000 décès rien qu’en 2023. En 2024, la température mondiale a atteint une augmentation critique de +1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels.

Les conséquences de cette hausse sont amplifiées en milieu urbain, où les risques sanitaires et les dangers liés à la chaleur sont nettement plus élevés. C’est pourquoi les efforts d’atténuation pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sont essentiels — mais ils doivent impérativement s’accompagner de mesures d’adaptation, pour réduire l’exposition et la vulnérabilité, tout en renforçant la résilience et la capacité d’adaptation des villes.

Cela souligne l’urgence croissante d’atteindre les objectifs climatiques. Au cœur de cette action se trouve la décarbonation des systèmes énergétiques. Mais comment les villes peuvent-elles mettre en œuvre des solutions de refroidissement durables et bas carbone ? Et comment équilibrer efficacement atténuation du changement climatique et adaptation à la hausse des températures ?

Plongez dans notre note pour découvrir un panorama des politiques publiques de refroidissement à l’échelle européenne et faire connaissance avec les villes déjà engagées.

Recommandations pour les villes

  1. La planification du chauffage et du refroidissement (obligatoire pour les municipalités de plus de 45 000 habitants) représente une excellente occasion d’évaluer les besoins en refroidissement et le potentiel local. Les villes devraient saisir cette opportunité pour traiter à la fois les questions de chauffage et de refroidissement.
  2. Les citoyens doivent être au cœur de toute stratégie. Les villes sont les mieux placées pour impliquer les habitants dans la planification du refroidissement. Les processus participatifs et la mobilisation des parties prenantes ne doivent pas être négligés.
  3. Des solutions de refroidissement sans énergies fossiles existent déjà (par exemple, le refroidissement urbain), mais d’autres approches peuvent provenir de solutions fondées sur la nature ou d’une planification urbaine intégrée. Les villes doivent exploiter pleinement ces opportunités pour améliorer l’efficacité énergétique, la qualité de l’air et l’environnement naturel.

Recommandations pour les autorités nationales et européennes

  1. Les autorités nationales et/ou régionales doivent élaborer des lignes directrices et fournir un appui aux villes pour répondre à leurs besoins en matière de refroidissement.
  2. Le suivi et la collecte de données pour cartographier les îlots de chaleur urbains ou l’absence de zones fraîches doivent être au cœur de toute stratégie de refroidissement. Les villes doivent donc bénéficier d’un soutien technique et financier adéquat pour collecter et accéder à ces données.
  3. Les mesures de restauration de la nature doivent être mobilisées pour offrir des solutions de refroidissement fondées sur la nature. Les autorités nationales devraient concevoir ces politiques en concertation avec les autorités locales, tout en les intégrant dans les politiques urbaines.
  4. La stratégie européenne sur le chauffage et le refroidissement (prévue pour le premier semestre 2026) devrait inclure des orientations sur la planification et les solutions de refroidissement. Elle doit détailler les soutiens techniques et financiers disponibles pour les villes, tout en garantissant que les cadres juridiques européens et nationaux soient adaptés au déploiement de solutions durables.

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