Nous sommes presque en novembre et le froid frappe à notre porte. Loin d’apporter seulement de la neige, ce changement de saison est souvent synonyme de surconsommation. En cause le Black Friday qui ne fait qu’aggraver la crise planétaire avec la fast fashion et ses nouvelles collections : autant d’incitations à acheter plus, au prix le plus bas, pour ensuite jeter et recommencer !
La fast fashion est en effet responsable d’environ 10 % des émissions mondiales de carbone – soit autant que l’Union européenne et plus que tous les vols internationaux et transports maritimes réunis, selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
Deuxième plus grand consommateur d’eau, ce secteur épuise les ressources en eau et pollue les rivières et les ruisseaux. Même le lavage des vêtements libère 500 000 tonnes de microfibres dans l’océan chaque année, soit l’équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastique, d’après Business Insider.
Pourtant, 85 % des textiles produits continuent à être mis au rebut chaque année, soit le contenu d’un camion mis en décharge ou incinéré chaque seconde, selon la Fondation Ellen MacArthur.
Comment éviter cela ? Les collectivités locales peuvent-elles agir ?
Un nouveau système doit être mis en place pour le secteur textile, afin que les vêtements, tissus et fibres ne soient jamais considérés comme des déchets mais réintroduits dans l’économie après utilisation.
Au niveau local, le modèle économique des friperies et organismes de collecte et valorisation des déchets textiles n’est pas assez résilient. Les organismes de collecte et de valorisation dépendent en effet des subventions publiques pour payer leurs employés, et la plupart des vêtements vendus dans les pays européens sont des vêtements neufs.
De plus, les friperies souffrent de la concurrence des sites internet de seconde main tels que Vinted. Ces sites ne sont pas une solution, car ils ont deux effets pervers : ils favorisent un « effet rebond » en poussant les clients à acheter et à revendre rapidement les vêtements, et leur politique de gestion des déchets est loin d’être exemplaire.
C’est pour répondre à ces enjeux et repenser la mode sur le territoire qu’Ecofashion 94[1], le réseau de la mode durable du Val de Marne, a été lancé en septembre dernier.
L’objectif du réseau est triple :
Le réseau comprend des organismes de collecte et de valorisation des déchets, des friperies, ainsi que des entreprises spécialisées dans le recyclage, le surcylage, l’organisation de la maison ou encore le relooking. Les principales structures locales génératrices de déchets textiles sont également associées afin de recycler leurs vêtements professionnels, comme les services départementaux du Val-de-Marne (5 000 agents), l’hôpital Henri Mondor (3 000 agents et 42 000 patients par an) et le centre de maintenance des services de transport en commun de Sucy-en-Brie.
Le réseau s’adresse à tous, y compris aux personnes en situation de handicap et aux personnes socialement et économiquement défavorisées. Les organismes de collecte et de valorisation des déchets sont en effet des entreprises sociales qui recrutent parmi ces populations.
Le réseau est coordonné par Val de Marne en Transition, une association réunissant des initiatives de transition dans le département du Val de Marne et partenaire du projet européen Shared Green Deal dans le cadre du programme Horizon 2020.
Consultez EcoFashion94.fr pour en savoir plus et suivre l’actualité du réseau !
[1] 94 fait référence au Val-de-Marne, un département dynamique situé en Île-de-France et limitrophe de Paris.