FEELons / Filons vers la sobriété post-croissance !

Une visite d’étude à Valence a mis en évidence l’importance de déployer l’énergie humaine pour respecter les limites de notre planète


Les 7 et 8 novembre derniers, 35 partenaires et parties prenantes du projet FEEL, venus de 8 pays, se sont réunis dans la ville espagnole de Valence pour défendre la notion de frugalité.

La gouvernance et l’implication des parties prenantes étaient au centre des débats. Les partenaires de projet avaient invité leurs collaborateurs locaux à se joindre aux visites d’étude organisées par l’agence pour le climat et l’énergie de Valence.

Deux voix radicales ont donné le la en introduction des débats : Dr. Sofia Greaves du Post-growth Innovation Lab de l’université de Vigo a soulevé devant les partenaires la question de l’aménagement urbain post-croissance, tandis que Kris de Decker du Low-tech Magazine a exprimé ses positions catégoriques sur les solutions low-tech potentielles des villes, telle l’énergie humaine. Si cette idée est pour le moins irréalisable et cherche principalement à provoquer le débat, nous savons depuis des décennies, depuis Les Limites à la croissance (dans un monde fini) de Meadows, que notre rythme actuel de croissance dépasse largement les limites de la planète. Pourtant, nos villes sont toujours conçues pour la croissance et les transports longue distance.



À quoi pourrait ressembler l’aménagement urbain post-croissance ?

Comment pouvons-nous convaincre les citoyens que la suffisance est aujourd’hui essentielle ? Comment les embarquer dans cette révolution capitale ? Voici quelques conseils de nos experts :

  1. (RE-)CRÉER DES QUARTIERS À USAGE MIXTES : satisfaire des besoins multiples ; retransformer les quartiers abandonnés pour et avec les communautés locales.
  2. UNE ÉCONOMIE CIRCULAIRE : soutenir cette économie par des monnaies locales.
  3. UN MILITANTISME : encourager les initiatives ascendantes grâce à un soutien descendant.
  4. UN ÉCRIN POSITIF : allier la suffisance à la beauté et au plaisir pour la rendre plus attrayante. Les activités culturelles et la restauration sont d’excellents moyens d’y parvenir.
  5. UNE TRANSITION DE LA MOBILITÉ : il s’agit, certes, du plus grand défi de nos villes, mais de nombreux exemples montrent que les embouteillages liés aux transports des enfants à l’école peuvent être résolus et qu’il est possible de créer des zones de faibles émissions dans les centres-villes.


Inspirons-nous de Valence

Valence a franchi de nombreuses étapes importantes vers la suffisance. Par un urbanisme tactique, par des mesures à faibles coûts et faciles à mettre en œuvre, le projet La Petxina a transformé une zone résidentielle, dotée d’une école et lourdement embouteillée, en un quartier vivant, à faible circulation. Ce carrefour entre quatre grands points d’intérêt s’est radicalement transformé, devenant une zone où l’on aime marcher et circuler à vélo, ce qui a permis de réduire considérablement les émissions et la pollution sonore.

Par ailleurs, Valence a créé des voies réservées aux cyclistes, avec services et installations dédiés, qui rendent les trajets à vélo encore plus agréables. Ainsi, le nombre de cyclistes a nettement augmenté. L’agence locale pour l’énergie et le climat de Valence met à la disposition des habitants trois bureaux dans le quartier (d’autres devraient ouvrir d’ici 2030) et promeut la transformation locale de l’énergie auprès de la population.

Alors que nous commençons à parler d’urbanisme post-croissance, l’expérience de Valence souligne le besoin de solutions innovantes, de l’implication des communautés, et d’un changement vers des pratiques durables. Il s’agit d’élaborer des solutions réalistes, durables et attrayantes pour les villes de demain.

Découvrez le concept de la vie frugale dans cette courte vidéo (en anglais)