Grenoble, un modèle d’engagement citoyen pour la transition écologique

La Convention citoyenne métropolitaine de Grenoble est un exemple pour les communautés locales


En 2022, Grenoble Alpes Métropole, qui réunit 49 communes représentant une population totale de 450 000 personnes, a lancé la Convention citoyenne pour le climat, afin d’impliquer les habitants dans une stratégie pour le climat. Grenoble Alpes Métropole est décidée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et à compenser les émissions restantes à travers le captage et le stockage du carbone. Dans le cadre de sa stratégie ambitieuse, elle a monté un groupe citoyen composé de 100 habitants, un échantillon représentatif de la population, dans le but de répondre à deux questions clés : Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 ? Et comment atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ?

La Convention s’est attardée au développement de stratégies pour réduire les émissions dans tous les secteurs, y compris en changeant les modes de vie et les habitudes de consommation. À la fin du processus, la Convention a défini les étapes concrètes que la métropole devra suivre pour atteindre son objectif de neutralité carbone d’ici 2050.

Un processus structuré et une participation citoyenne inclusive

La mise en place de la Convention a été soigneusement préparée afin d’assurer une participation de toutes et de tous, de manière équilibrée. Les participants ont été choisis par tirage au sort, dans un souci de diversité géographique, avec des degrés d’expertise différents en matière d’environnement. Ce processus avait pour but de donner naissance à un groupe représentatif de la population métropolitaine dans son ensemble.

Entre mars et octobre 2022, les personnes sélectionnées ont participé à cinq grandes sessions de travail, enrichies par des réunions complémentaires. Ces sessions étaient dirigées par un comité opérationnel indépendant, composé d’universitaires et de spécialistes de différentes disciplines. À l’issue d’une centaine d’heures de travail, nourries par les contributions de scientifiques, d’ONG, d’acteurs économiques et de représentants des collectivités, les participants ont élaboré une liste complète de propositions.

Les facteurs de succès d’une assemblée pour le climat

L’efficacité de la Convention citoyenne pour le climat a reposé sur plusieurs facteurs clés :

  1. L’engagement de parties prenantes existantes : La convention a profité de la culture d’engagement citoyen de Grenoble Alpes Métropole, offrant au processus des bases solides.
  2. Un soutien politique : Le rôle des décideurs de la Métropole a été déterminant pour le bon déroulement de la Convention.
  3. Des ressources financières : Le financement par l’Agence de la transition écologique (ADEME) a été essentiel pour couvrir les coûts du processus participatif, notamment les indemnités aux participants et les dépenses liées à la logistique.

Les obstacles à la création d’une assemblée citoyenne

La Convention a rencontré certaines difficultés. Il faut en retenir plusieurs axes d’amélioration possibles :

  1. Planification et coordination : La charge de travail des différents services et des municipalités aurait pu être mieux anticipée, en particulier dans la phase de mise en œuvre.
  2. Financement : Si la Convention est un succès, elle a aussi été coûteuse. Les frais comprenaient les indemnités aux participants, le transport, la garde d’enfant, ainsi que des compensations pour le comité opérationnel. À l’avenir, des projets semblables pourraient être envisagés avec une approche plus économique.
  3. Synergie avec les autorités publiques : Une meilleure coordination entre les citoyens et les services de la Métropole pendant les sessions aurait permis d’obtenir des propositions plus accessibles et réalistes.
  4. Portée du projet : La Convention s’est concentrée en particulier sur l’atténuation du changement climatique. Mettre ce sujet en corrélation avec les efforts d’adaptation au climat aurait conduit à des résultats plus pertinents. Par ailleurs, étudier des formats plus souples d’engagement citoyen permettrait sans doute d’aligner le processus sur les besoins techniques de la métropole.

Les suites du projet

La Convention citoyenne pour le climat a produit 350 propositions, et le conseil métropolitain a décidé de mettre en œuvre 80 % d’entre elles. Au-delà des propositions, la Convention a surtout créé une dynamique d’engagement citoyen : de nombreux participants continuent de soutenir des initiatives pour le climat dans leurs communautés.

Grenoble Alpes Métropole souhaite profiter de son expérience pour explorer d’autres formes d’engagement citoyen, comme des débats au niveau local sur le climat. En montrant la valeur d’une participation structurée pour surmonter les défis environnementaux, la Convention constitue un exemple pratique pour les villes qui souhaitent impliquer leurs habitants dans leurs stratégies pour le climat.

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