Vienne est le plus récent membre d’Energy Cities et a la réputation d’être à la fois une ville traditionnelle et dans l’air du temps. Elle se veut également intelligente. Nous avons demandé à Julia les raisons qui ont poussé sa ville à intégrer le projet européen Smarter Together. Ce projet regroupe des villes qui expérimentent de nouvelles pratiques sociales et technologiques en vue d’améliorer la qualité de vie de leurs habitants. En quoi ce projet intéresse-t-il Vienne ?
« Le projet Smarter Together nous apporte beaucoup. Nous apprenons énormément des deux autres villes phare : Munich et Lyon » affirme Julia. « Nous tirons des leçons de leur expérience, de ce qu’elles ont déjà tenté et qui n’a pas marché, et de ce qui a été une réussite. Nous réalisons ainsi que les villes européennes d’aujourd’hui font face à des enjeux communs. C’est un avantage de pouvoir apprendre les uns des autres et de mettre nos idées en pratique simultanément car nous pouvons ainsi nous aider et nous guider mutuellement, tout en testant de nouvelles choses. Par exemple, il se peut que Munich expérimente actuellement quelque chose que nous nous souhaitons appliquer l’an prochain ; nous pouvons ainsi en tirer des leçons et vice-et-versa. »
Internet regorge de « success stories », pourquoi avoir souhaité quand même vous rapprocher d’autres villes ?
« C’est justement ce trop-plein d’informations qui rend nécessaire la coopération entre villes. Vous pouvez rechercher tout et n’importe quoi sur Internet mais il y a presque trop de contenus pour les responsables et agents des collectivités locales. Nous devons être sûrs de comment cela fonctionne. Nous devons pouvoir avoir des échanges francs sur les défis rencontrés et sur les échecs essuyés. Et c’est précisément ce type d’information que l’on ne trouve pas en ligne. »
« Il est également essentiel de créer de la confiance » poursuit Julia. « De la confiance entre les villes, mais également dans les solutions proposées, afin de pouvoir présenter sereinement une solution à nos responsables. C’est plus facile à faire lorsque vous pouvez vous référer à d’autres villes qui ont testé un projet similaire. Oui, cela marche vraiment. C’est difficile, mais il existe des réponses à nos questions et enjeux. C’est cela qui nous aide à prendre des décisions courageuses ».
Qu’attendez-vous de l’UE ?
« Nous avons besoin d’objectifs courageux, comme « la neutralité carbone d’ici 2040 » par exemple. Ou comme Munich qui développe d’abord un objectif de mobilité. Chaque ville est différente. Il ne s’agit pas de réguler de manière trop stricte, car chaque ville a sa propre structure climatique ou financière. Mais nous avons besoin d’objectifs communs sur lesquels nous entendre et d’un cadre pour nous aider mutuellement à atteindre ces objectifs ».
Entretien réalisé en avril 2019