Un groupement d’organisations françaises publie un nouveau rapport mettant en lumière les injustices liées aux politiques et au système alimentaires du pays.
Selon le rapport « L’injuste prix de notre alimentation : Quels coûts pour la société et la planète ? », sur la seule année 2021, 48 milliards d’euros de fonds publics ont servi à soutenir l’agriculture et les infrastructures alimentaires françaises. 19 milliards supplémentaires ont servi à compenser les effets néfastes du système, dont 12 milliards rien que pour la santé. Ce document a été présenté fin septembre à Paris, aux 2e rencontres nationales de l’Alliance pour les transitions agricoles et alimentaires (ALTAA). Celle-ci rassemble organisations de la société civile (CSO), collectivités locales, instituts de recherche, entreprises et associations dans le but de renforcer leurs actions et compétences en la matière. L’événement a été l’occasion d’explorer plusieurs solutions : une loi-cadre sur le droit à une alimentation saine, des mesures pour réguler la publicité et des « maisons de l’alimentation ».
Les collectivités locales ont un rôle clé à jouer pour garantir l’accès à une alimentation saine pour tous les citoyens et guider ces derniers vers des habitudes alimentaires durables et saines. Des maisons de l’alimentation ont déjà ouvert dans plusieurs villes (notamment à Charleroi et Liège, membres belges d’Energy Cities). Elles constituent un puissant outil pour diffuser l’information et éveiller les consciences. L’éducation à l’alimentation était au cœur de l’intervention de Katie Palmer de Food Sense Wales, une organisation nationale britannique, dont le but est de « promouvoir une approche intersectorielle du système alimentaire au pays de Galles ». Elle a présenté « Food & Fun », un programme scolaire imaginé à Cardiff, étendu à l’échelle nationale. « Food & Fun » offre aux enfants des quartiers défavorisés du pays de Galles une alimentation saine et une éducation à la nutrition, des activités physiques, des ateliers et un accès à des repas sains pendant les vacances d’été.
Les experts sont formels : c’est maintenant qu’il faut agir ! Il faut monter de nouvelles équipes, introduire de nouvelles idées et déployer au niveau national des solutions déjà éprouvées au niveau local. Le coût de politiques alimentaires désuètes est trop élevé pour nos porte-monnaie, pour la planète et, surtout, pour notre santé.