C’est dans un contexte tendu que les discussions sur le prochain budget européen commencent. Et dans les couloirs bruxellois, on parle de révolution. Exit les différents programmes comme nous les connaissons, le budget s’alignerait avec les grandes priorités européennes, en particulier compétitivité et sécurité. On mentionne que le budget serait déboursé contre « réformes » et qu’un grand plan national par pays reprendrait toutes les dépenses envisagées. Tout le monde aime à rappeler l’importance indiscutable de la politique de cohésion, et les prise de parole ont été nombreuses pour s’indigner d’une possible nationalisation des Fonds européens…mais pourtant, il semble que le modèle du Fonds de relance et de résilience qui a fait suite à la crise du Covid19 ait la cote.
En bref, la bataille budgétaire a commencé
Nous avons encore peu de recul sur les exemples de «nationalisation» des Fonds européens pour émettre des interrogations solides face à cette hypothèse de « rationalisation » et de « simplification ». Un récent avis du Comité des Régions de Madame Maupertuis liste les principes qui doivent guider la réforme du budget, afin d’assurer une vraie égalité entre tous les territoires pour l’accès aux Fonds européens, et clairement, s’il y a des « plans nationaux » il faudra revoir la gouvernance des Fonds et garantir une vraie implication des autorités de tous les niveaux dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation, et pas seulement déléguer une partie de la gestion !
Nous publions ce mois-ci avec la Local alliance une analyse de l’implication des collectivités locales dans la conception des Plans nationaux du Fonds Social Climat : ce Fonds a été créé pour réduire l’impact social d’une augmentation des coûts de chauffage et de mobilité dû à l’inclusion de ces deux secteurs dans le système des quotas à polluer… mais les villes n’ont quasiment pas été associées dans l’élaboration des plans ! Comment garantir qu’ils puissent vraiment combattre la pauvreté énergétique ? Plusieurs articles de cette newsletter montrent les bonnes pratiques de nos membres en la matière, et elles ne demandent qu’à être soutenues par le Fonds Social pour le climat !
Une vraie gouvernance, une subsidiarité active comme le propose le Comité des régions, reste à inventer, et les collectivités locales ont des idées de ce à quoi elle peut ressembler.
C’est ce que nous vous inviterons à discuter tout à long de l’année 2025, pour élaborer des propositions concrètes à mettre à l’agenda des décideurs européens pour le futur Budget.