Strasbourg mène une transition énergétique démocratique

Découvrez comment la ville de Strasbourg fait des énergies renouvelables un bien commun


À propos

Date de publication

22 septembre 2025

En développant courant 2024 sa stratégie énergétique 2050, la municipalité de Strasbourg avait un objectif en tête : rassembler. Il s’agissait en effet d’ « équiper » citoyens et parties prenantes de la région avec les bons outils et les ressources pertinentes, pour la participation de toutes et tous à la transition énergétique. C’est ce qu’a expliqué Gerard Pol Gili, chef du département des énergies renouvelables à la Ville et Eurométropole de Strasbourg, lors du premier webinaire « 15-15 Energy Talk » en mai dernier.

« Nous avons envisagé les énergies renouvelables comme outil principal de la résilience de notre territoire, a-t-il souligné, et nous avons compris que nous avions besoin de nous reposer le plus possible sur la production d’énergie locale. » Pour faire cela, la ville s’est donné comme objectif de réduire de moitié sa consommation d’énergie (en s’attaquant à la fois à la suffisance et à l’efficacité énergétique), de doubler la capacité d’énergie renouvelable installée localement et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Fin 2024, la société publique locale « Strasbourg Énergies Renouvelables Eurométropolitaines » a été créée par la municipalité et l’Eurométropole comme base pour le déploiement des énergies renouvelables dans le patrimoine foncier et bâti. Elle doit permettre à la ville de :

  • sécuriser un approvisionnement en énergie verte locale à coût maîtrisé et prévisible ;
  • répondre aux besoins d’autoconsommation de la collectivité ;
  • participer à des opérations d’autoconsommation collective ou injecter dans le réseau le surplus.

Déploiement des énergies renouvelables : au-delà de la technique

Le déploiement des énergies renouvelables n’était pas qu’une question technique. La transition énergétique de Strasbourg se devait d’être démocratique. L’Eurométropole a donc travaillé sur plusieurs fronts :

  • elle a créé le Conseil Territorial de la Transition Énergétique, un organe de débat sur les choix énergétiques du territoire, rassemblant toutes les forces vives ;
  • elle a lancé EnR’Scope, des ateliers sur des projets solaires photovoltaïques pour faire mieux connaître cette technologie aux participants, avec des informations sur des installations existantes, des visites et des études de cas, mais aussi pour débattre de la compatibilité avec les activités agricoles, la biodiversité, le paysage et le patrimoine naturel. Ce programme permet d’identifier les résistances potentielles au niveau local et d’y répondre en amont ;
  • enfin, elle encourage les citoyens et les PME, en les informant sur la manière de développer leurs propres projets photovoltaïques à petite échelle ou en les invitant à devenir membre de la coopérative « Brasseurs d’Energie », créée en 2020 avec le soutien de la municipalité.

Des installations plus importantes, ancrées localement

L’Eurométropole entend également développer de plus grandes installations d’énergie renouvelable. Mais pour s’assurer qu’elles restent ancrées localement et servent directement les habitants, elle collabore avec des experts pour développer des projets à capitale exclusivement capitaux publics et citoyens. Gerard Pol Gili a ainsi présenté Sunn’Stett, un projet photovoltaïque de 5 MWc sur une friche industrielle à Reichstett, une collectivité voisine. Pour l’heure, le capital est entièrement public, avec 5,2 millions d’euros investis, dont 80 % proviennent d’un prêt et 20 % de l’Eurométropole et SIPEnR, société d’économie mixte. Une fois « dérisqué », la collectivité ouvrira le capital aux communautés énergétiques, ainsi qu’à d’autres collectivités de la région.

« Nous voulons faire des énergies renouvelables un bien commun, pour une distribution massive ! »

Face au potentiel des projets d’autoconsommation collective, la ville a créé un guichet unique pour aider les citoyens et les collectivités à appréhender le contexte juridique complexe et les procédures. Le nouveau plan d’urbanisme comprend pour toute nouvelle construction trois obligations : la solarisation, 20 % de chaleur renouvelable, et le raccordement au réseau de chaleur, si le bâtiment est situé à proximité. Au vu du plan d’Eurométropole pour le développement de ces réseaux, la chaleur distribuée devant atteindre 1 TWh d’ici 2030, cela devrait bientôt concerner une large partie de la métropole !

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