2024 est l’occasion pour Valence de briller en tant que Capitale verte de l’Europe. La ville compte également parmi les 112 villes à mission de l’UE pour la neutralité carbone d’ici 2030. En octobre, elle a été une des premières à recevoir le label de mission de la Commission européenne, signe des ambitions de la ville et de son plan cohérent pour atteindre la neutralité pour le climat dans les prochaines années.
Ces deux succès n’ont pas été obtenus du jour au lendemain. Valence s’affaire depuis des années à rendre la ville plus verte : du développement d’une mobilité et d’un système alimentaire durables à la création d’un couloir vert qui traverse la ville pour créer des communautés d’énergie, en passant par l’installation de panneaux solaires et le déploiement de technologies innovantes.
Toutefois, Valence ne doit pas son succès actuel tant à la multiplication de projets pour l’avenir qu’à la capacité de la ville à unir toutes ses forces autour d’une aventure collective.
Petit retour en arrière pour comprendre comment Valence a décroché le titre de Capitale verte ainsi que le label de mission.
Les accomplissements récents de Valence reposent sur deux facteurs : d’une part, une vision clairement définie, tout comme le parcours pour la concrétiser ; d’autre part, une mobilisation massive et efficace autour de cette vision, tant dans la phase de définition que dans sa mise en place. Chacun de ces facteurs sous-tend des années de travail.
Tout a commencé en 2019, lorsque la ville a lancé un vaste ensemble de processus qui ont établi les fondations de l’approche collaborative sur laquelle repose sa mission actuelle. Sa participation de 2019 à 2022 au projet TOMORROW financé par l’UE lui a permis de mettre en place une organisation transversale. Son but était d’établir une stratégie collective à long terme, avec un soutien politique fort. Les ambitions de Valence ont alors grandi à mesure que la ville a impliqué toujours plus de personnes et de parties prenantes de premier plan dans sa planification. Trois années de travail collaboratif ont donné naissance à la Fair and Inclusive Energy Transition Strategy, la feuille de route de Valence pour une ville neutre pour le climat d’ici 2030.
Puisqu’il s’agit de comprendre la gouvernance au niveau local nécessaire pour créer la ville de demain, regardons de plus près ces processus collectifs.
La transformation de Valence a commencé par la mise en place de la commission énergie du conseil municipal en 2019, un dispositif qui a réuni différents services, coordonné par l’agence municipale de l’énergie Valencia Clima i Energia et le département de l’urgence climatique. L’objectif premier était de travailler sur le Plan d’Action en faveur des Énergies Durables (PAED) de la ville. Ce processus a évolué avec la cartographie des parties prenantes, qui a conduit à la formation du groupe de travail sur la transition énergétique organisé par tables rondes, impliquant 22 entités des secteurs public et privé, des universités, de la société civile et des médias. Ces tables rondes ont donné naissance aux commissions « Demo Projects », autour de projets spécifiques dans le cadre desquels ont collaboré diverses entités.
Au lancement de la mission de l’UE pour 100 villes neutres pour le climat, Valence s’est appuyée sur cette base pour présenter sa candidature. Grâce à des groupes de travail transversaux formels et informels, elle a amélioré sa stratégie déjà existante de sorte à l’aligner sur la mission. Elle a ensuite pu développer l’engagement autour de la vision de la ville d’ici 2030, au travers de campagnes stratégiques de marketing et de communication. Elle a également créé une alliance pour la mission climat, à laquelle participent des entreprises locales, des personnalités influentes, des ambassadeurs de la mission et des citoyens engagés. Grâce à des projets et des forums citoyens, elle a recueilli des retours sur sa vision et sa stratégie pour 2030.
La stratégie pour une transition énergétique équitable et inclusive, officiellement approuvée par le conseil municipal en septembre 2022, a intégré six projets issus des premières tables rondes. Ces projets concernent la promotion des communautés d’énergie, l’ouverture d’un plus grand nombre de bureaux de l’énergie , ou encore la création d’un quartier neutre en carbone. Les détails des projets, des tâches et du financement de la stratégie ont ensuite été précisés dans le contrat pour le climat de la ville, élaboré dans le cadre de la mission.
Valence avait besoin d’une organisation complète et collaborative avant de pouvoir profiter efficacement de toutes les opportunités et des ressources provenant des différents niveaux de gouvernance, afin de concevoir une stratégie de transition solide et cohérente dans tous ses documents.
« Notre principale difficulté était de coordonner et de fusionner différents projets émanant soit de l’Union européenne soit du gouvernement national, avec des objectifs similaires, de sorte à maintenir une certaine cohérence, à exploiter les synergies et à optimiser l’impact malgré des moyens limités. Nous y sommes parvenus en faisant preuve de souplesse et en restant ouverts à l’idée d’adapter notre plan à de nouvelles initiatives ; en négociant avec les différents services municipaux gérant différentes initiatives ; en allouant suffisamment de moyens humains à la coordination des projets ; et en constituant des équipes de travail informelles et formelles pour la coordination (à l’instar de l’équipe de la mission pour le climat), grâce au soutien du bureau du maire, par l’intermédiaire du coordinateur du plan d’urbanisme de la ville. »
Alejandro Gómez Gil, Valencia Clima i Energia
Et maintenant ?
Comment Valence compte-t-elle maintenir et satisfaire ses ambitions ?
Le travail sur le contrat pour le climat de Valence est coordonné, naturellement, au sein de la même structure mise en place pour élaborer la feuille de route en 2019. Le comité transversal mis en place pour préparer la mission se réunit toutes les deux semaines lors des « journées de la mission ». Il traite de sujets tels que la finance climatique, afin de faire de sa vision une réalité.
En somme, devenir Capitale verte et une ville-mission n’est pas un objectif en soi. Il ne s’agit que d’une étape dans le parcours ardu de Valence. Certes, ces titres sont un moyen de reconnaître les efforts dans ce parcours de transformation, mais de nombreuses autres initiatives permettront à la ville de façonner son avenir, une démarche qui s’inscrit sur le très long terme.
Valence nous montre surtout que tout commence par une profonde restructuration organisationnelle, d’abord au cœur de l’administration de votre ville, puis vers l’extérieur, afin de toucher le plus grand nombre.
Envie d’en savoir plus sur la Capitale verte de l’année ? Marquez dans vos agendas notre journée d’inspiration, qui se tiendra à Valence les 26 et 27 juin prochains!