#100%ENR – PISTE 2 : TISSER DE NOUVEAUX PARTENARIATS URBAIN-RURAL


À propos

Date de publication

17 novembre 2016

Les collectivités souhaitent s’impliquer et participer au développement économique des territoires, avec de nouveaux acteurs, coopératives, entreprises de plus petite taille, qui bouleversent le paysage. Des territoires ruraux disposant de ressources (forêt, vent, déchets agricoles…) et d’espace pourront ainsi devenir des producteurs d’énergie comme ils le sont pour l’alimentation, et « exporter » leurs surplus (électricité, biogaz, bois…) vers des zones urbaines fortement consommatrices, mais sans moyens suffisants pour produire la totalité.

De nouveaux modèles économiques et de nouveaux acteurs pourront ainsi entrer sur le marché de l’énergie.

Alors que les villes et métropoles se sont rarement préoccupées de leur approvisionnement en gaz, en électricité ou en carburant, la donne change avec le développement des énergies renouvelables intrinsèquement plus décentralisées, mais aussi avec la hausse de la facture énergétique. Du fait de sa densité, une ville ou une métropole française pourra difficilement produire l’ensemble de ses besoins en énergies renouvelables sur son territoire, même en ayant maîtrisé fortement sa demande. Une approche 100 % énergies renouvelables implique donc de coopérer avec des territoires voisins, en général ruraux, qui ont la capacité de produire davantage que ce qui est nécessaire à leur propre consommation. Cette coopération devra s’appuyer sur de nouvelles solidarités ainsi que sur des systèmes intelligents.

Brest métropole et le pays du Centre-ouest Bretagne


En mars 2015, le Comité Interministériel aux ruralités a décidé d’expérimenter les premiers contrats de réciprocité « ville-campagne »entre des communes et des intercommunalités volontaires. Le principe de ces contrats repose sur une logique « gagnant/gagnant » autour de projets fédérateurs dans des domaines tels que l’alimentation, la protection de l’environnement ou les filières d’excellence agricoles et industrielles propices à activer des démarches de coopération territoriale.
Le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) pilote cette expérimentation avec les territoires volontaires dont la métropole de Brest et le pays du Centre-ouest Bretagne (COB). Brest métropole et le COB suivent deux trajectoires différentes mais complémentaires en termes d’énergies renouvelables. Le pays du Centre Ouest Bretagne s’appuie sur son parc éolien et sur ses ressources en bois. La métropole a développé une infrastructure urbaine où la construction d’une chaufferie bois, en complément de l’incinérateur, doit permettre de renforcer le réseau de chaleur par de nouvelles extensions.
La première étape d’état des lieux sur les énergies renouvelables et la réduction des consommations énergétiques doit permettre maintenant à ces territoires de mettre en place des échanges et des projets communs. L’un d’eux sera l’organisation d’un débouché sur le territoire de Brest métropole pour la filière bois-énergie en cours de structuration du COB.

Région Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Lyon


Le bois-énergie est un levier fort de la transition énergétique du territoire du Grand Lyon. Son Plan Climat Énergie Territorial a inscrit l’objectif de 160 MW de puissance, produite par des chaufferies biomasse, raccordée à un réseau de chaleur en 2020 ce qui nécessiterait une consommation de 200 000 tonnes de bois / an. À ce jour, déjà 70 MW de puissance bois-énergie a été raccordée à des réseaux de chaleur. Si la filière régionale ne se structure pas suffisamment, la demande croissante poussera les exploitants des chaufferies collectives au bois à s’approvisionner de plus en plus loin, générant des coûts et pollutions liés au transport et ne bénéficiant que partiellement à l’économie locale. Les partenaires locaux (forestiers, associations de protection de l’environnement, élus, etc.) se sont regroupés et ont mis au point un « projet sylvicole de territoire » qui détaille comment la forêt sera gérée sur les 60 à 80 prochaines années. La création d’une association, Sylv’ACCTES, leur permet d’accéder à une série de financements pour développer cette gestion forestière durable et adaptée tout en proposant un trait d’union entre ville et campagne : les villes, territoires et organisations adhérents pourront soutenir financièrement des travaux dans les territoires forestiers. À ce titre, Sylv’ACCTES ne financera pas directement les propriétaires mais les entreprises qui réaliseront les travaux : plantation, élagage, travaux d’éclaircie, etc. La démarche participe ainsi au maintien de l’emploi en zone rurale. 



Lire la recommandation en intégralité et découvrez d’autres actions de partenariat notamment à Saint-Etienne où la Métropole et le PNR du Pilat ont mis en place une « Mission Mobilité » et une plate forme de rénovation énergétique ou encore en Seine et Marne où le Syndicat départemental des énergies a initié un projet de méthanisation alimenté par des ressources locales et porté financièrement par plusieurs collectivités franciliennes.

Vers des villes 100% énergies renouvelables et maîtrisant leur consommation
Cette publication a pour objectif d’apporter des pistes d’orientations et de solutions pour les villes et métropoles françaises désireuses d’avancer dans une démarche vers le 100% énergies renouvelables. Nous nous sommes appuyés sur les connaissances et expériences acquises dans nos réseaux, mais aussi sur près de 30 entretiens avec des élus et agents d’une quinzaine de collectivités en France.Publication réalisée avec le CLER et le RAC France

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© : Llorenzi – Otourly