Namur est la pittoresque capitale de la Wallonie, la région francophone de la Belgique. Membre d’Energy Cities, elle est bien connue pour sa Citadelle perchée et ses sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. La ville est fortement engagée en faveur de la neutralité climatique. La municipalité a lancé des initiatives dans les domaines des énergies renouvelables, des transports durables et des infrastructures vertes afin de réduire son empreinte carbone et de soutenir la création d’entreprises éco-responsables.
Namur est également à la pointe du développement de systèmes alimentaires durables. Pour en savoir plus sur les initiatives locales, nous avons interrogé Stéphanie Scailquin, Échevine de la Ville de Namur, en charge de l’aménagement du territoire, de l’attractivité urbaine et de la transition écologique.
Namur a l’ambition de garantir une alimentation locale et durable à ses 114 000 habitant·es. La commune compte 70 km² de terres agricoles, mais la production de fruits et légumes reste insuffisante. Nous souhaitons atteindre l’autosuffisance alimentaire. Bien sûr, nous sommes également engagés dans la protection des terres agricoles et dans le respect des objectifs européens, à savoir –55 % d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et la neutralité carbone à l’horizon 2050.
En 2020, l’autorité locale a déclaré l’état d’urgence climatique afin de pouvoir agir. Tous les partis ont signé le Plan Air Climat Énergie, co-construit avec les citoyen·nes et comprenant 138 mesures. Parmi ses objectifs, le plan vise à préserver les terres agricoles, développer un système alimentaire durable et rendre l’alimentation accessible. Nous veillons aussi à ce que les jeunes agriculteurs et agricultrices puissent accéder à une parcelle de terre.
Plusieurs projets appuient notre engagement. Par exemple, nous avons construit une halle pour vendre des produits locaux et durables à Namur. Nous avons mis des vergers et des terrains agricoles à disposition des agriculteur·rices. Nous permettons aux écoles et aux maisons de repos d’accéder à une alimentation de qualité. Enfin, nous offrons un soutien financier à l’ouverture de commerces alimentaires locaux.
Il est encore trop tôt pour le dire, mais nous avons lancé une série d’initiatives concrètes pour atteindre cet objectif. Nous espérons y parvenir.
Nous nous engageons à ce que chaque enfant puisse manger sainement et localement chaque jour à la cantine scolaire, quel que soit le revenu de ses parents.
Par ailleurs, un partenariat entre une ONG, un producteur local et la ville permet aux habitant·es des quartiers défavorisés d’avoir accès à des légumes locaux et de saison, et d’apprendre à cuisiner à moindre coût. Enfin, nous redistribuons les invendus alimentaires sous forme de colis.
Nous soutenons une ceinture alimentaire qui relie 10 communes autour de Namur. Pour encourager la participation, nous avons mis en place une assemblée citoyenne sur l’alimentation locale et durable, appelée CADN.
Le CADN contribue à la mise en œuvre de politiques agroalimentaires plus respectueuses de l’environnement et plus justes socialement. Cette assemblée se veut un espace de dialogue, de réflexion et de propositions sur toutes les questions liées à l’alimentation et à l’agriculture. Elle réunit les acteurs clés du secteur et implique les citoyen·nes intéressé·es via des groupes de travail.
Le Festival Namur Demain – qui a déjà connu trois éditions – réunit une grande diversité d’acteurs autour de débats sur le changement climatique, l’alimentation locale et durable, et l’économie de l’énergie. Des expert·es prodiguent aussi des conseils concrets aux citoyen·nes pour réduire leurs factures.
De plus, la Maison de l’Alimentation Durable (MAD) rassemble les habitants et soutient le lancement de nouveaux projets. Les citoyen·nes se montrent en général satisfaits de ces initiatives.
En 2022, nous avons décidé, par le biais d’un moratoire, de ne plus autoriser l’ouverture de nouveaux restaurants de type fast-food avec drive-in à Namur. Cette décision repose sur plusieurs raisons. Bien sûr, nous voulons préserver une offre alimentaire saine en maintenant un bon équilibre entre restaurants rapides et autres types de restauration, afin que les citoyen·nes aient un choix varié. De plus, nous refusons les nouveaux drive-in afin d’éviter les problèmes de mobilité.
Enfin, nous avons réduit le seuil de permis d’urbanisme de 400 m² à 200 m² pour mieux encadrer l’implantation des commerces et restaurants sur le territoire.
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