BREXIT

Edito politique par Claire Roumet


À propos

Date de publication

17 février 2021

Ma famille maternelle serait originaire d’Écosse, leur « implantation » dans le centre de la France remonterait à l’invasion des Stuarts au XVe siècle, enfin, c’est là que s’arrêtent les recherches généalogiques ! Mais nul besoin de reprendre des siècles d’interrelations, d’interdépendances, de mariages et de divorces pour savoir que le Brexit pourrait être temporaire, que les ruptures ne sont pas toujours définitives. Pourtant oui, il est probable que la prochaine relation se construise sans les institutions européennes et en tout cas, sur des bases nouvelles…

Comme vous le découvrirez dans cette édition de notre newsletter, cela ne veut pas dire que les villes britanniques seront privées d’accès aux fonds européens. Certains leur resteront ouverts, notamment ceux de la recherche et de l’innovation. D’autres, liés à la politique régionale, qui ont pour objectif de réduire les inégalités territoriales et de renforcer la cohésion dans l’Union européenne, seront par définition fermés pour elles.

A moins que ces villes deviennent un instrument de la diplomatie européenne ? Comme c’est le cas pour certains programmes des relations extérieures de la Commission européenne, qui financent les bureaux régionaux de la Convention des Maires et le secrétariat mondial de l’initiative. C’est un moyen de soutenir les villes dans leurs efforts et de créer une vision commune pour ce destin, qui lui ne pourra être autre que commun. Un seul climat sur une seule planète. Le besoin d’actions à tous les niveaux rend nécessaire les échanges entre villes. L’aide au développement, renommée « partenariats internationaux », finance aussi massivement les projets locaux d’adaptation au changement climatique et de son atténuation. C’est le  « soft power » qui permet aussi de renforcer la place des maires dans l’élaboration des politiques climat-énergie. Le programme de la Convention des Maires dans les pays du partenariat « Est » est à ce titre exemplaire : il comprend l’animation d’un réseau de villes dans la zone, crée des ponts avec les autres régions du monde, et soutient la mise en œuvre concrète de projets qui, entre autres, réduisent la dépendance énergétique de l’Ukraine envers son voisin russe.

Alors que va-t-il en être, à présent, de l’aide européenne vers les villes britanniques ? Peuvent-elles aussi devenir des alliées géopolitiques ? Sans doute. Elles seront de toute façon des actrices incontournables de notre communauté de villes engagées, pour le partage d’expérience, mais aussi pour la force que donne l’échange et pour la puissance que donne une vision commune. Rien de moins que de donner du sens à l’action des villes, peu importe où elles se situent sur la carte.