Lorsque l’on parle d’aligner les politiques des villes sur les objectifs européens en matière de décarbonation, les termes qui reviennent le plus souvent sont : « objectifs basés sur la science », « budgets carbone » ou encore « budgets à l’épreuve du changement climatique ». Que signifient ces différentes approches ? En quoi diffèrent-elles ? Comment les mettre en œuvre au niveau local ?
Nous venons de publier une nouvelle note d’information qui répond à ces questions. Cette note comprend également des études de cas qui montrent comment diverses collectivités locales en Europe ont utilisé avec succès ces approches.
Les objectifs basés sur la science sont des objectifs qui définissent une trajectoire claire de réduction des émissions de gaz à effet de serre afin de limiter la hausse des températures mondiales à moins de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. Les villes peuvent utiliser ces objectifs pour identifier les mesures qui ont le plus d’impact et renforcer ainsi leur action.
La notion de budget carbone est un concept scientifique issu du rapport de synthèse sur les changements climatiques publié par le GIEC en 2014 et représente « les émissions cumulées de CO2 pouvant être émises sur une période donnée sans augmenter la température moyenne mondiale au-delà d’un certain seuil ». A l’instar d’un budget financier, le budget carbone détermine la quantité de CO2 que l’on peut « dépenser » sur une période donnée. Une fois ce budget épuisé, il ne peut être renouvelé, à moins que de nouvelles technologies permettant d’extraire le CO2 de l’atmosphère ne puissent être déployées à grande échelle. Ce budget peut être utilisé pour définir des stratégies climatiques à l’échelle nationale et locale sur la base des objectifs de limitation de l’élévation des températures à + 1,5°C ou 2°C, tels que définis au niveau international.
Au niveau national, certains pays ont commencé à se livrer à un autre exercice, complémentaire des budgets carbone. Cet exercice consiste à évaluer le budget national avec le climat pour « boussole ». A l’échelle d’une ville, mesurer et suivre l’évolution des émissions de GES est essentiel pour identifier les secteurs les plus polluants et mesurer l’efficacité des mesures prises pour atténuer le changement climatique. Cela permet de prioriser les investissements et de s’assurer que le budget de la ville reflète ses engagements. Plusieurs villes ont développé leur propre système de budgétisation et de reporting afin de calculer les émissions de CO2 et s’assurer que leur planification stratégique repose sur des données qui intègrent la composante climatique, alignant ainsi leurs investissements et actions sur les objectifs de réduction des émissions de CO2.
Les Plans d’action en faveur de l’énergie durable et du climat (PAEDC) que doivent établir les villes signataires de la Convention des Maires reposent sur une approche moins stratégique car ils relèvent de la planification à long terme des politiques en matière d’énergie et de climat. Ces PAEDC reposent néanmoins sur des objectifs basés sur la science. Les villes signataires s’engagent à atteindre les objectifs européens à l’horizon 2030 et doivent, pour ce faire, élaborer des plans sur 5 à 10 ans, traduisant ainsi l’accord de Paris en stratégies climatiques locales.
D’autres instruments et approches permettent d’intégrer les questions énergétiques et climatiques dans la planification budgétaire et financière des villes :
Lisez notre note d’information pour en savoir plus !
Si vous souhaitez être tenu informé et en savoir plus sur les villes qui ont commencé à utiliser ces approches basées sur la science, contactez-nous. Nous pilotons en effet sept initiatives de villes européennes qui mettent en œuvre ces approches dans le cadre du projet “Zero Carbon Cities” project.