Comme un hiver sans fin


À propos

Date de publication

06 avril 2018

par Claire Roumet, Déléguée générale d’Energy Cities

Un peu comme la météo, l’hiver n’en finit pas. Après quelques éclaircies, on se retrouve sous la « drache » (les averses). Normal, me direz-vous, c’est le propre du mois de mars, oui mais quand même, il est trop long.

Ainsi quand tous les indicateurs économiques indiquent que l’électricité nucléaire ne fait aucun sens, qu’ils montrent au contraire que la production d’énergies renouvelables peut subvenir à nos besoins, que les solutions existent ; en France, il est annoncé qu’il n’y aura pas de fermeture de centrales nucléaires avant ….une date improbable. De même pour les centrales à charbon en Allemagne, on ne sait plus trop non plus. En Belgique, l’accord de sortie du nucléaire (prévue pour 2025) passé entre les régions et les différentes forces politiques depuis deux décennies, vient à peine d’aboutir à une forme de consensus « à la belge ». Ce mois-ci, la Commission européenne a annoncé vouloir dépenser 600.000€ pour convaincre les citoyens du bien-fondé des investissements dans les nouveaux gazoducs….

La résistance au changement de modèle énergétique est forte, aussi longue qu’un hiver sans fin ; avec l’impression parfois de retourner des années en arrière quand il semblait acquis que certaines questions étaient traitées. Les débats entre Etats membres, Commission et Parlement européen sont à l’image de ce changement de saison : incertains. Il y a d’un côté les grands discours d’ouvrir le système aux consommateurs-producteurs-acteurs, et de l’autre côté, le verrouillage du système qui laisserait dehors les acteurs locaux, notamment les collectivités, en imposant à tout producteurs des responsabilités disproportionnées s’ils voulaient participer entièrement (l’obligation d’équilibrage par exemple).

Devant le danger d’avoir in fine des règles du marché de l’électricité inappropriées pour une participation pleine de collectivités, nous prévoyons de nous associer à la campagne « Small is Beautiful » d’abord organisée par l’industrie solaire et rejoint par un grand nombre d’acteurs. Energy Cities soutient également l’initiative portée par Anne Hidalgo, Maire de Paris, avec tous les réseaux de collectivités français, demandant d’associer concrètement les autorités locales aux décisions énergétiques.

Que les collectivités soient parties prenantes du système, avec les acteurs historiques, est une nécessité pour rendre la transition énergétique possible, ce n’est pas pour faire accepter le système, ou les éoliennes, qu’il faut impliquer les citoyens, c’est pour partager les bénéfices de la transition ; pour dynamiser les territoires ; pour engager largement, et aller plus loin dans le changement de nos modes de vies, dans l’étape d’après, estivale.

C’était l’hiver, c’est le printemps, vivement l’été !