Comment faire de la sobriété une valeur clé ?

En changeant les cultures et les organisations


À propos

Auteur

Emérence Nouhaud

Date de publication

05 octobre 2022

Mardi dernier, nous recevions Mathieu Saujot, chercheur à l’IDDRI, au sein duquel il coordonne l’initiative Modes de vie en transition. 
Ce webinaire a été l’occasion de revenir sur sa publication intitulée 10 idées reçues sur la transition des modes de vie.
Découvrez un résumé de la rencontre :

Expliciter le concept de sobriété et la différence avec l’efficacité nous a permis de comprendre clairement la sobriété telle qu’elle est définie par le GIEC : « un ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter la demande d’énergie, de matériaux, de terres et d’eau tout en assurant le bien-être de tous les êtres humains dans les limites de la planète ». (Résumé à l’intention des décideurs, Sixième rapport d’évaluation)

Mathieu Saujot a insisté sur le rôle des citoyens, notamment au travers des conventions et assemblées pour le climat (telle la Convention Citoyenne pour le Climat organisée sous l’égide du CESE en France) pour l’acceptabilité et la mise en œuvre des mesures. Examinant la situation actuelle, il a également déclaré qu’il fallait « avoir conscience que dans nos sociétés modernes, penser la sobriété n’est pas aisé, car la promesse d’abondance, qui est au cœur de notre contrat social, représente tout le contraire » !

Il a rappelé également que la réussite des politiques de sobriété implique de réduire les inégalités : demander plus à ceux qui possèdent et polluent le plus. Il a renversé le préjugé selon lequel la transition causerait des problèmes dans une société fonctionnelle, notre modèle étant déjà défectueux.

Une partie des discussions a également été consacrée au pouvoir du niveau local et à des initiatives ambitieuses telles que la suppression de la publicité pour les biens ou services nocifs (à Haarlem, Lyon ou encore Grenoble).

Mathieu a également évoqué trois pistes pour développer une approche transversale de la sobriété :

  • l’expérimentation par blocs d’un nouveau contrat social (économie du donut, territoires zéro chômeur…) ;
  • la participation citoyenne, pour débattre de la transition vers la durabilité ;
  • la transformation sectorielle, à travers notamment des politiques alimentaires locales.

Voir l’interview complète

Nous vous donnons rendez-vous le 8 novembre avec de nouveaux intervenants pour débattre de la transition et des activités économiques locales !