COP23: les villes désireuses d’une action climatique à portée de main


Où est passé le leadership de l’Union européenne en matière d’énergie et de climat ? 
Mme Merkel a eu du mal à défendre son titre de « chancelière climatique », alors que nous nous interrogeons encore sur M. Macron, qui souhaite vérifier la volonté politique de l’Europe lors de son prochain sommet sur la mobilisation climatique le 12 décembre. Les grands émetteurs – parmi lesquels l’Union européenne – connaissent leur bilan en matière de GES, mais manquent cruellement de politiques ambitieuses pour atteindre la limite de 2°C convenue à Paris.

L’augmentation des ambitions devient plus facile si les gouvernements locaux et régionaux jouent un rôle clé dans la gouvernance énergétique et climatique.
Le « IN » dans INDC (jargon pour indiquer la contribution des pays à la réduction des émissions mondiales) ne devrait pas signifier INaction ou INhibition mais plutôt INclusion ou INsistance ! Chaque INDC devraient être rédigée par tous les niveaux de gouvernance, y compris les villes.

A la fin de son séjour à Bonn, le président d’Energy Cities, Eckart Würzner, également maire de Heidelberg et membre du Bureau politique de la Convention des Maires, a déclaré : « Les gouvernements nationaux doivent travailler plus étroitement avec les villes et les régions, leur fournir des cadres et des opportunités, pour la mise en œuvre des actions. » Pour intensifier l’action climatique, il encouragea ses paires à se jumeler avec d’autres villes, multipliant ainsi les innovations et les impacts par deux. 

Photo : Maire Eckart Würzner avec Aisa Kirabo Kacyira, Directrice exécutive adjointe et Sous-Secrétaire générale d’ONU-Habitat lors du Sommet sur le climat pour les dirigeants locaux, le 12 novembre à Bonn. Crédits : Stadt Heidelberg

Cela fonctionne de deux manières : les potentiels locaux, c’est à dire les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ont besoin d’être systématiquement impliquées dans la planification énergétique régionale et nationale. D’un autre côté, les plans nationaux intégrés pour l’énergie et le climat doivent s’accompagner de ressources financières pour permettre la mise en œuvre des objectifs au niveau local. C’est là que la Convention des Maires de l’UE peut constituer un puissant outil de mise en œuvre des contributions nationales.

Les maires : innovateurs naturels

Pendant le jour européen de l’énergie à la COP23, la Convention des Maires pour l’énergie et le climat de l’UE, rassemblant plus de 9,200 villes signataires, et l’Alliance mondiale pour les solutions efficaces lancée par la fondation Solar Impulse ont renforcé leur volonté commune d’agir. Grâce à un accord bilatéral de coopération, la mise en relation des besoins et des solutions dans des domaines d’intérêt commun, notamment en matière de technologies énergétiques efficaces et renouvelables, d’innovation sociétale connexe et de développement sobre en carbone devrait être facilitée.

La Communauté de la Convention des Maires et l’Alliance mondiale pour les solutions efficaces identifieront les autorités locales et régionales désireuses de développer et de mettre en œuvre des innovations technologiques et des projets pilotes afin de stimuler l’équité et la croissance économique et d’atténuer les conséquences du changement climatique.

Les trois demandes d’Energy Cities aux États avant la prochaine étape de la COP de 2020 :

  • DÉSINVESTISSEMENT : prendre le chemin du 100% énergies renouvelables
  • DÉCENTRALISATION : impliquer les autorités locales dans des dialogues multi-niveaux sur l’énergie et le climat
  • DÉMOCRATISATION : concevoir des politiques énergétiques en partenariat avec les acteurs locaux, assurer une transition juste, permettre des projets énergétiques communautaires.