DE-TRUMPEZ-VOUS: NOUS CONTINUONS DE MOBILISER TOUS LES ACTEURS


À propos

Date de publication

12 juin 2017

par Claire Roumet le 12 juin 2017 / 610 visites

Voilà, le Président des Etats Unis, deuxième pays émetteur de gaz à effet de serre de la planète, a annoncé leur retrait du premier accord multilatéral signé par 195 pays sur le climat. Un accord qui rappelle notre responsabilité commune et engage chacun à imaginer SA trajectoire vers une planète « vivable ».

Dans l’Accord de Paris, les Etats les moins développés ont renoncé à leurs demandes d’un partage juste de cet objectif (pourtant légitime quand on considère la dette carbone que les pays industriels laissent et continuent de creuser) : ils ont accepté que tous les Etats sortent d’une économie extractive. Sortir de l’Accord de Paris est donc un acte d’arrogance vis-à-vis du monde entier, une énième provocation. Les Etats-Unis sont déjà revenus sur d’autres engagements globaux, comme celui de financer les programmes de l’ONU en charge d’améliorer la santé des femmes et des filles dans le monde entier… pas de surprise donc.

Les réactions à travers le monde ont exprimé la colère que suscite cette attitude et les villes ont réaffirmé leur engagement à transformer leurs territoires. L’Europe, elle, espère retrouver un rôle de leader pour sauver le climat. Pourtant, l’étape dans laquelle nous nous trouvons est celle qui nécessite un alignement de tous les secteurs, de tous les niveaux de gouvernance.

Décliner l’accord de Paris, pour le rapporteur du Parlement européen sur la nouvelle directive Renouvelables, José Blanco Lopez, cela veut dire s’engager à atteindre 35% d’énergies renouvelables en 2030 (contrairement à la position du Conseil des Ministres qui a opté pour « 27% minimum »). Un objectif fort, décliné par tous les pays, donne un cadre stable pour les acteurs de la transition, c’est un signal politique pour dire qu’on ne change pas de cap.

Traduire l’Accord de Paris dans la gouvernance de l’Union de l’énergie, c’est, pour les rapporteurs du Parlement européen Michèle Rivasi et Claude Turmes, inventer des partenariats entre tous les niveaux de gouvernement, c’est inverser la planification énergétique en partant des ressources locales existantes et en mobilisant tous les acteurs (voir la version provisoire du rapport ici).

En dehors des considérations géopolitiques, où toute provocation peut aboutir à une grande instabilité, le retrait de l’Accord de Paris, c’est un maillon qui manque dans une chaine d’interrelations. La toile d’araignée de notre monde interconnecté trouvera une solution pour ce « nœud » manquant mais elle n’en ressortira pas renforcée. Mobiliser tous les acteurs, c’est TOUS les acteurs !


par Claire Roumet, Déléguée Générale d’Energy Cities