33 entreprises, fédérations professionnelles, ONG et groupes de réflexion ont uni leurs forces pour demander à la Commission européenne de ne pas utiliser directement l’hydrogène pour décarboner le parc immobilier européen mais de privilégier des solutions viables, durables et déjà disponibles.
Dans une lettre ouverte adressée au Vice-Président exécutif de la Commission européenne, Frans Timmermans, les cosignataires rappellent que relever l’objectif climatique européen pour 2030 suppose une réduction massive des émissions de carbone dans le secteur des bâtiments (<60% par rapport à 2015). Cela ne pourra se faire qu’en appliquant le principe de priorité à l’efficacité énergétique et en accélérant l’intégration des énergies renouvelables, comme le prévoit la stratégie pour une vague de rénovations.
S’il est vrai que l’hydrogène d’origine renouvelable a un rôle à jouer dans les secteurs les plus difficiles à décarboner, ce courrier rappelle que son utilisation directe et à grande échelle pour le chauffage des bâtiments reste problématique en raison des nombreuses incertitudes liées à la faisabilité et au coût d’un tel déploiement et soulève la question de sa performance énergétique.
Afin d’optimiser le processus de décarbonisation des systèmes de chauffage à moyen et long terme, l’UE doit privilégier les options qui visent à améliorer l’efficacité énergétique, car elles ont un impact immédiat sur les émissions de carbone et permettent d’accroître la part des énergies renouvelables.
Les cosignataires demandent par ailleurs à la Commission de ne pas surestimer le potentiel des « gaz zéro émission », dont la majeure partie devra être importée, en raison du coût que devrait supporter le contribuable européen pour le financement (ou la modernisation) d’infrastructures parfaitement inutiles, telles des gazoducs, autant de ressources financières qui pourraient être utilisées pour financer des solutions de décarbonisation immédiatement applicables au secteur du chauffage et plus durables.