Enterrer d’emblée le potentiel de la géothermie profonde en France aura un prix


À propos

Date de publication

02 mars 2020

La géothermie profonde à Strasbourg est une source potentiellement révolutionnaire qui peut fournir un chauffage et une électricité bas carbone pour les habitations comme pour l’industrie. De plus, elle constitue un important moteur de création d’emplois. Mettre un terme à tout mécanisme de soutien pour la production d’électricité géothermique, tel que proposé dans le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie, pourrait conduire à l’arrêt complet des investissements dans la géothermie profonde sur le territoire. L’écosystème de l’industrie géothermique de Strasbourg enterré, la région serait privée d’un de ses atouts majeurs.

credit Jérôme DORKEL – Eurométropole de Strasbourg

Les objectifs du pacte vert pour l’Europe, dont zéro émission nette de CO2 d’ici 2050, ne seront jamais atteints par une seule technologie, procédure ou politique. Le défi est trop grand et la réalité du terrain en Europe trop diverse pour que l’on ignore les ressources locales, humaines ou naturelles, quand il s’agit d’étudier la multitude de chemins à prendre pour réduire de manière drastique les émissions et protéger notre qualité de vie.

Par rapport à l’énergie géothermique utilisée dans d’autres régions françaises, la ressource géothermale du Rhin se situe à de plus grandes profondeurs et de plus hautes températures. La haute enthalpie permet la production de chaleur et d’électricité, mais nécessite de plus grands investissements initiaux en raison de la profondeur des forages.

En France et en Europe, les villes travaillent à une transition énergétique commune, mais pour atteindre leur but, elles doivent être en mesure d’utiliser leurs meilleurs atouts locaux, soutenues par les autres niveaux de gouvernance. Elles ne réussiront pas seules.

The European Parliament in Strasbourg, France
credit Jérôme DORKEL – Eurométropole de Strasbourg

L’ « Eurométropole de Strasbourg » vise à fournir 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2050. Cet engagement est à la fois politique, voté à l’unanimité par le conseil eurométropolitain de Strasbourg en 2017, et technique, traduit dans le récent projet de feuille de route pour l’énergie à l’horizon 2050.

La programmation pluriannuelle de l’énergie doit permettre aux villes de développer leurs ressources si l’UE, unie, entend respecter son pacte vert. Dans le cas contraire, nous gâchons notre meilleure chance de réussir une transition énergétique commune.