Coopération transatlantique

4 récits insolites sur l'énergie


À propos

Auteur

Alix Bolle

Date de publication

13 mai 2019

“Energy Allies” est un projet sur deux ans soutenu par l’UE pour encourager le partage d’expériences entre des villes d’Europe et des Etats-Unis. Nantes, ancienne Capitale verte de l’Europe, et Heidelberg, qui préside Energy Cities, ont partagé des idées, des défis et leur expertise avec les villes de Cambridge dans le Massachusetts et Charlotte en Caroline du Nord.

Trois premières journées d’échange type « laboratoire d’apprentissage » se sont tenues à Cambridge en octobre 2018, tandis que trois autres journées se sont déroulées en avril dernier à Nantes.
Retrouvez ci-dessous un aperçu des récits insolites partagés par ces quatre villes, qui donnent matière à réflexion.

À Nantes, les températures records font pousser des bananes
Dans le fameux Jardin des Plantes de Nantes de Nantes, les visiteurs étaient invités le 1er avril dernier à venir cueillir une centaine de kilos de bananes lors de la nouvelle « Récolte des bananes ». « Après deux mois aux températures exceptionnelles, des bananes ont poussé au Jardin des Plantes », annonçait le compte Facebook de la ville, encourageant les habitants à venir les cueillir librement entre midi et 14h. Orchestrée le jour du poisson d’Avril, la plaisanterie avait pour but d’amener les citoyens à une prise de conscience de l’impact des changements climatiques, en fournissant, à la population comme aux media, une occasion de débattre de ce sujet avec des experts sur place.

https://twitter.com/gmfus/status/1113178116162301955/photo/1

Végétalisation ou panneau solaire ? Un choix difficile pour les toits d’Heidelberg !

En Allemagne, une loi fédérale impose que toute nouvelle construction comporte un élément écologique. Dans la plupart des cas, cela se traduit par des toits végétalisés. Cependant, la ville et la coopérative d’énergie renouvelable locale signalent que les toits végétalisés excluent souvent des options photovoltaïques, rendant cette technologie trop chère à implanter en raison du manque d’espace. Cette difficulté est un obstacle pour la ville qui s’est engagée à augmenter la part d’énergie renouvelable produite localement, ce qui en milieu urbain implique souvent des panneaux solaires sur les toits. Organisations de protection de l’environnement, fournisseurs, autres représentants de la société civile et autorités locales réfléchissent ainsi au moyen de résoudre ce conflit. Une solution proposée consisterait à compenser la hausse du coût des installations solaires par un fonds municipal qui inciterait à développer les deux options. Une autre réponse au problème serait d’intégrer l’élément écologique imposé par la loi sur la façade plutôt sur le toit des bâtiments. Quelle que soit l’approche choisie, une adaptation de la règlementation en matière de construction sera nécessaire et les différents services municipaux devront poursuivre leurs efforts de coopération, la transition énergétique nécessitant souvent une approche transversale, touchant plusieurs secteurs à la fois.

Charlotte invite ses habitants à co-définir son plan pour 2040
La ville de Charlotte en Caroline du Nord souhaite développer une vision partagée pour son avenir à l’horizon 2040, mettant la notion d’« équité » au centre de toutes ses activités. Afin d’inclure les minorités et les habitants des zones défavorisées, les autorités locales ont engagé une série de responsables communautaires, chargés de définir eux-mêmes les « personnalités », c’est-à-dire les profils spécifiques des personnes à cibler. Au total, 250 personnes ont été sélectionnées et des avantages tels que des titres de transports gratuits ont été distribués pour motiver la participation aux rencontres. Le but de la ville est d’atteindre 1 % de sa population sur deux ans, à travers des rencontres physiques qui permettront d’obtenir des contributions directes pour son projet énergétique et une vision partagée de l’avenir de Charlotte.

Les habitants de Cambridge développent l’énergie solaire, en changeant simplement de fournisseur !
Aux États-Unis, l’initiative « Community Choice Aggregation » a été lancée dans différents états, avec la participation d’environ 1 300 communes. Il s’agit d’un modèle d’entité publique locale à but non lucratif, regroupe les demandes des résidents pour s’approvisionner auprès de fournisseurs d’énergie alternatifs. Dans le cadre de ce programme, Cambridge a signé un contrat d’un an avec un producteur d’électricité pour fournir en énergie verte les habitants, tout en contribuant au développement de nouveaux projets d’énergie solaire dans la ville. Cette nouvelle initiative locale est financée par un coût supplémentaire de 0,2 ¢/kWh sur la facture des habitants qui ont souscrit à ce projet. Une nouvelle étape vers la réussite du plan ambitieux de neutralité carbone pour la ville !