Isaura, une ville imaginée par Italo Calvino, est un lieu où les secrets cachés d’un lac souterrain révèlent comment déconnecter les villes des combustibles fossiles. Le paysage invisible sous la surface de la ville est reflété par son paysage urbain visible. Dans cette ville, tout est alimenté par le lac souterrain caché. Isaura sert de décor métaphorique aux villes modernes qui cherchent à s’affranchir de la dépendance aux combustibles fossiles.
Lors de notre forum annuel à Modène le 18 octobre, les membres ont été invités à un voyage inspirant à Isaura pour explorer les possibilités de transition vers les énergies renouvelables et de décarbonisation des villes.
L’objectif principal de ce voyage à Isaura était d’apprendre comment propager efficacement les énergies renouvelables au niveau des quartiers et éliminer progressivement le gaz naturel dans les bâtiments en cocréant des processus avec les parties prenantes et en s’inspirant des expériences des quartiers dans les villes, les régions et les organisations d’Europe.
Allow us to delve into the Isaura South District, which aspires to transform into a positive energy district. Laissez-nous nous plonger dans le quartier sud d’Isaura, qui aspire à se transformer en un quartier à énergie positive. Le quartier compte s’appuyer sur 80 % de sources d’énergie renouvelables, une réduction de 30 % des déplacements en voiture, des logements abordables et sains, et des émissions presque nulles. Cependant, la réalité actuelle de l’Isaura offre une image différente, caractérisée par des problèmes de circulation et une insuffisance d’espaces verts.
Le défi est clair : comment Isaura, comme beaucoup d’autres villes, peut-elle atteindre ses objectifs ambitieux et s’éloigner des combustibles fossiles en propageant les énergies renouvelables au niveau du district ? Afin d’avoir une approche holistique et une bonne méthodologie, les participants de notre Forum se sont servis de la boîte à outils Cities4PEDs.
Les dirigeants locaux ont partagé leurs expériences en matière de rénovation de quartiers en vue d’une énergie positive. Les perspectives offertes par les représentants des villes ont tourné autour de l’implication des citoyens et des stratégies nécessaires pour faire progresser les choses. Baptiste Mougeot, de la SPL Lyon-Confluence, a souligné l’importance de la rénovation des quartiers par le biais d’une coordination accrue avec les acteurs locaux et de l’obtention de financements pour le développement des communautés énergétiques. Pour certains représentants de villes, l’essentiel est de favoriser le développement des communautés énergétiques, en insistant sur la nécessité de bien définir les rôles et de communiquer ouvertement avec les citoyens afin de les impliquer au cœur du projet.
Le succès de la décarbonisation des quartiers dépend du contexte local, du développement des compétences locales et de l’engagement actif des citoyens. Les considérations clés comprennent la recherche d’un équilibre entre l’innovation technique et sociale, l’implication des parties prenantes et des experts en énergie : l’observation commune est que davantage d’efforts sont généralement consacrés à l’innovation technique qu’à l’innovation sociale.
Tout au long de ce voyage à Isaura, une autre question cruciale est apparue : Comment pouvons-nous éliminer progressivement l’utilisation du gaz naturel dans les bâtiments et concevoir de manière proactive l’infrastructure de l’avenir ? Des sujets tels que la décarbonisation de la chaleur, le rôle de l’infrastructure, le besoin de gaz verts et la question de savoir si les citoyens devraient être contraints de changer leurs systèmes de chauffage ont été abordés.
Les représentants des villes ont partagé diverses perspectives sur cette question, soulignant la nécessité d’interdire ou non le gaz naturel, l’importance de la communication et du soutien, et l’idée qu’une transition doit être soigneusement planifiée pour éviter de laisser les citoyens vulnérables. En outre, l’élimination de tous les combustibles fossiles avant 2050 est un défi, mais avec de la préparation et un soutien politique, il est possible d’y parvenir. Vienne, Winterthur et Munich, impliquées dans le projet DecarbCityPipes 2050, ont souligné les différents résultats de leurs stratégies de chauffage et de refroidissement : les gaz verts et l’hydrogène ne devraient pas être utilisés dans les bâtiments, et une interdiction des chaudières dans un délai de 10 à 15 ans, comme à Winterthur, serait essentielle pour encourager un vaste mouvement de décarbonisation soutenu par d’importantes subventions. Par ailleurs, l’obligation pour les États membres de soutenir la planification locale du chauffage et du refroidissement, comme le prévoit la refonte de la directive sur l’efficacité énergétique, est primordiale dans cette transition.
Les villes peuvent considérer ce voyage à Isaura comme un symbole de transformation potentielle, où l’énergie renouvelable peut remplacer la dépendance aux combustibles fossiles, façonnant ainsi un avenir plus vert et plus durable pour les villes.