INVESTIR DANS LE SOLAIRE: SUIVEZ L’EXEMPLE D’UNE COOPÉRATIVE BELGE UN PEU SPÉCIALE


À propos

Date de publication

16 juillet 2018

C’est une première en Belgique ! Alors que partout des initiatives citoyennes fleurissent, à Mouscron, la COOPEM, une coopérative d’énergie citoyenne, a été impulsée par …. la municipalité !

Rencontre avec Emmanuel Fontaine, à la fois administrateur de la structure et conseiller énergie à la ville de Mouscron (58000 habitants).

En France, en Allemagne, ce sont souvent les citoyens qui sont à l’origine de coopératives énergétiques, comment l’idée d’une telle initiative est-elle née chez vous ?

La ville de Mouscron réfléchissait au moyen de rendre accessible les installations photovoltaïques à ses citoyens. A la faveur du programme POLLEC, elle a pu réaliser une étude de financement alternatif pour les projets en énergie renouvelable. L’idée d’une coopérative est née à cette issue.

Cette initiative permet également à la ville de Mouscron d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Après plusieurs réunions publiques, une implication forte des citoyens et un partenariat avec deux entreprises Energiris et Aralia, la COOPEMa été créée. Cela s’est fait le 4 mai 2017, une fois les statuts ainsi que les lignes d’avenir de la coopérative définis.

Quel est le fonctionnement de la COOPEM ?

Bien qu’initiée par la ville, la COOPEM est détenue majoritairement par les citoyens à 55%, 15% par la ville et 30% par les deux entreprises : Energiris (coopérative citoyenne bruxelloise) et Aralia (société tiers-investisseur dans des projets photovoltaïques) apportent leur expertise et leur expérience à la COOPEM. Des représentants de ces 3 collèges sont également administrateurs de la structure.

La coopérative offre deux types de services, pour les citoyens et pour les entreprises du territoire.

Grâce à la mise en place d’achats groupés et à la prime Qualiwatt, (encore en vigueur au premier semestre 2018) du gouvernement, les citoyens bénéficient d’une installation à un prix réduit, la COOPEM assure également le suivi des dossiers et du chantier et fait appel à des installateurs locaux.
Les habitants sont conseillés et accompagnés tout au long de la démarche.
Lorsque les habitants consomment l’électricité du réseau, leur compteur tourne à l’endroit, en revanche quand ils produisent l’électricité par leur installation PV, il se met à tourner à l’envers.

Quel système de financement proposez-vous pour les entreprises ?

Vous connaissez le contrat en « leasing » pour une voiture … cela fonctionne aussi très bien pour des installations photovoltaïques !
Notre COOPEM demande une contribution égale à 10% du coût de l’installation à l’entreprise, très rapidement (2 à 3 ans) remboursée par l’économie sur la facture d’électricité. Après 10 ans, l’installation revient totalement à l’entreprise, qui bénéficie de l’entièreté de l’économie sur la facture d’électricité.

Avez-vous fait un bilan un an après la création de la COOPEM ?

Après un an d’activité, la COOPEM dénombre près de 90 installations dont la 3ème vague a pris fin en juin 2018. Alors que la population se sensibilise et que le bouche à oreille fonctionne bien mieux que des campagnes publicitaires, la COOPEM doit maintenant s’attaquer à un nouveau défi : en effet au 30 juin dernier, le gouvernement a mis fin à la prime Qualiwatt dont pouvait bénéficier les foyers pour toutes nouvelles installations.

L’exemple de Mouscron fait partie d’un recueil de bonnes pratiques sur le déploiement des énergies renouvelables en Europe, découvrez-les sur : www.renewables-networking.eu/cities

La ville de Mouscron est signataire de la Convention des Maires depuis 2012 et membre d’Energy Cities depuis 2013.

©photos : coopem