Les réseaux de chaleur et de froid : indispensables dans toutes les villes!

Les réseaux de chaleur et de froid sont étroitement liés à la planification urbaine.


À propos

Date de publication

12 septembre 2019

Les réseaux de chaleur et de froid sont un enjeu majeur pour la décarbonisation du système énergétique européen et sont étroitement liés à la planification urbaine. Il n’est donc pas étonnant que, dans son plan d’action dévoilé en avril dernier, le Partenariat en faveur de la transition énergétique du programme urbain pour l’UE  mette l’accent à la fois sur la planification et sur les réseaux de chaleur et de froid. Avec quelques-uns de nos membres, dont la ville de Udine, nous avons activement participé à ce partenariat afin de nous assurer que les besoins et intérêts locaux étaient bien pris en compte.

Le programme urbain pour l’UE : travailler ensemble à des villes meilleures

Le programme urbain pour l’UE vise à associer plus étroitement les villes au développement et à la mise en œuvre des politiques urbaines. La transition énergétique fait partie des 12 thèmes prioritaires retenus : l’Union Européenne veut soutenir la transition énergétique et, pour ce faire, entend améliorer le cadre réglementaire, le financement et les structures de mise en réseau. Le Partenariat en faveur de la transition énergétique rassemble la Commission européenne, deux Etats membres (la France et l’Allemagne), plusieurs villes et régions, des réseaux de villes et d’autres parties prenantes. Il est dirigé par trois villes : Gdansk, Londres et Roeselare.

Le plan d’action du Partenariat en faveur de la transition énergétique publié en avril 2019 s’articule autour de 5 axes :

  • Création d’un groupe de travail sur le « financement de l’énergie de quartier »,
  • Généralisation de l’utilisation de la chaleur fatale dans les villes,
  • Aide à l’élaboration d’un schéma directeur de l’énergie dans les villes,
  • Création de « dispositifs d’accompagnement » en matière de rénovation urbaine,
  • Étroite coopération avec les institutions européennes  afin de promouvoir le financement de la transition énergétique.

Rien de révolutionnaire, donc, mais ces actions sont indispensables pour faire avancer la transition énergétique et trois d’entre elles concernent les réseaux de chaleur et de froid.  

Les réseaux de chaleur et de froid : reconnecter les politiques urbaines et énergétiques

Les réseaux de chaleur et de froid présentent de nombreux avantages, dont celui de  reconnecter les politiques urbaines et énergétiques. Par exemple, lorsque la ville de Caen a commencé à travailler sur son schéma directeur de l’énergie, les élus et responsables locaux se sont rendus compte qu’ils avaient prévu de construire une nouvelle zone commerciale à proximité d’un réseau de chauffage et de refroidissement urbain existant mais que personne n’avait envisagé la possibilité de lier les deux projets. Une étude exploratoire a été lancée, qui a montré qu’il était plus rentable d’utiliser le réseau de chaleur et de froid urbain pour chauffer la zone commerciale que d’étendre le réseau de gaz et la Ville a donc changé ses plans en conséquence.

Un moyen de s’assurer un partage de la transition énergétique  

La planification des réseaux de chaleur et de froid par les villes permet également de garder le contrôle sur les  installations qui produisent de l’énergie sur le territoire et de s’assurer que la transition énergétique locale s’effectue bien dans l’intérêt de tous. Comme le montrent certaines études, les promoteurs de réseaux de chaleur et de froid tendent à privilégier les quartiers où la demande en énergie est la plus forte afin de rentabiliser au maximum leurs installations, réduire le temps de retour sur investissement et limiter les risques. Une attitude qui tend à entraver le développement d’un réseau bon marché à l’échelle de la ville et donc à retarder les économies d’échelle et la baisse des émissions de carbone.

La ville de Roeselare (Belgique) a décidé de changer ses procédures internes suite à l’adoption d’une nouvelle loi par la Région Flamande qui autorise les opérateurs de réseaux de chaleur et de froid à construire et entretenir des canalisations sur le domaine public. La loi stipule que les villes flamandes ont 45 jours pour étudier la demande d’autorisation et y répondre, faute de quoi la demande est considérée comme acceptée ! Les villes doivent également justifier tout refus et ne peuvent s’opposer au projet que pour des motifs très sérieux, comme la construction d’un réseau urbain à l’échelle de la ville par exemple. Afin de gagner en réactivité, le conseil municipal de la Ville de Roeselare, qui ne se réunit qu’une fois par mois, a délégué la capacité de délivrer les permis à un petit groupe de conseillers municipaux dont les réunions sont hebdomadaires. Comme le souligne Bert Vanhuyse de la Ville de Roeselare: « Cela devrait décourager ceux qui ne seraient motivés que par l’appât du gain et nous donne également les moyens d’orienter le développement des réseaux de chaud et de froid dans notre ville. A l’heure actuelle, ce secteur ne compte qu’un nombre d’acteurs très limité, mais qui sait si d’autres ne vont pas s’intéresser à ces infrastructures stratégiques pour la transition énergétique à l’avenir ? ».

De nouveaux outils pour soutenir les réseaux de chaleur et de froid

Si votre ville n’a pas encore élaboré de plan dans ce domaine, nous avons une bonne nouvelle pour vous : Energy Cities est partenaire de HOTMAPS, un projet européen qui vise à soutenir les réseaux de chaleur et de froid au niveau local ! Plus besoin de dépenser des sommes folles dans des frais d’expertise : la boîte à outil HOTMAPS, développée par des instituts de recherche européens de premier plan et déjà testée dans 7 villes membres d’Energy Cities, est entièrement gratuite, facile à utiliser et accessible en ligne. Nous organisons des formations dans différents pays européens et  les inscriptions sont ouvertes ! Découvrez le logiciel HOTMAPS ici et faites-nous savoir si vous souhaitez y participer.