L’UNION EUROPÉENNE A FAIT UN GRAND PAS VERS LA DÉMOCRATIE ÉNERGÉTIQUE


À propos

Date de publication

22 juin 2018

Mi-juin, le Parlement européen et le Conseil sont arrivés à un accord concernant la Directive sur les énergies renouvelables : d’ici 2030, l’UE devra porter à 32 % la part des énergies renouvelables dans son approvisionnement énergétique, et pour la première fois, il est prévu de donner explicitement un rôle aux communautés et citoyens dans la réalisation de cet objectif contraignant.

Le 14 juin dernier, après une longue nuit de négociation, le Parlement et le Conseil sont parvenus à un accord sur la manière dont l’UE entend déployer les énergies renouvelables au cours des prochaines décennies.
L’accord marque une étape importante vers la démocratie énergétique, car non seulement il reconnaît le rôle des coopératives – structures où le pouvoir est exercé démocratiquement – dans la transition énergétique, mais il facilite également la création de projets d‘énergie renouvelable par des citoyens européens, en les protégeant des grands acteurs du marché de l’énergie. Cela signifie que les citoyens européens, les coopératives et les collectivités locales pourront produire, consommer, stocker et vendre leur propre énergie renouvelable sans être soumis à des mesures punitives comme des obligations administratives, taxes ou fiscalités excessives, à l’instar de la « taxe solaire » espagnole.

Malgré une position très progressiste du Parlement européen, qui avait demandé de porter à 35 % la part des énergies renouvelables d’ici à 2030, les gouvernements européens n’ont pu se mettre d’accord que sur 32 % – un pourcentage bien trop faible pour éviter les principaux effets du changement climatique à long terme. Fort heureusement, cela pourrait changer en 2023, puisqu’il est prévu que cet objectif puisse alors être revu à la hausse.
Une partie de l’accord porte également sur la fixation d’un objectif pour les énergies renouvelables dans les transports, qui devront atteindre 14 % à l’horizon 2030. L’huile de palme sera également progressivement supprimée d’ici à 2030 et les pays européens ne seront plus obligés de subventionner les bio-carburants obtenus à partir de cultures alimentaires afin de satisfaire aux futurs objectifs européens en matière d’énergie verte. Ce nouvel objectif aura un impact positif sur le développement des véhicules électriques dans les années à venir mais il faut s’attendre à des réactions fortes de la part des gouvernements de Malaisie et d’Indonésie, les principaux producteurs d’huile de palme dans le monde.
La tâche est loin d’être achevée, et beaucoup de décisions doivent encore être prises afin de définir le futur énergétique de l’Europe ! Les négociations sur l’efficacité énergétique et la gouvernance continuent, alors que devraient bientôt commencer les discussions sur la conception du marché de l’énergie. 
Puis il restera encore aux gouvernements européens à transposer ces directives en droit national.