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Date de publication

19 décembre 2023

En cette semaine de clôture de la COP 28, regardons rapidement ce qui s’est passé non seulement à Dubai, mais plus largement cette année.

En premier lieu, le dialogue multi-latéral, multi-niveaux, multi-acteurs au niveau mondial est bien vivant. Les COP sont des lieux uniques de rencontres, de batailles sémantiques.  Si les accords ne sont pas à la hauteur des enjeux, cela reste le seul lieu où tous les pays, toutes les parties se retrouvent et tentent de trouver un terrain d’entente. Que les producteurs d’énergies fossiles soient autour de la table est une nécessité. Si nous voulons avancer il faut parler concret avec les acteurs directement concernés.

Le fameux « wording » arraché dans un dernier sprint de négociations n’est pas seulement une immense théâtralisation pour que chacun puisse expliquer les renoncements à sa position initiale, c’est aussi souvent un révélateur des points de tensions ‘vitaux’. Et si les médias européens se focalisaient sur la sortie des énergies fossiles, l’accord final parle de « réduction de la production et de la CONSOMMATION ». Et oui, les grands producteurs de gaz, charbon, pétrole, produisent pour qui ? pour nous essentiellement.

Au niveau européen, 2023, est l’année d’atterrissage du Green Deal. La Présidente de la Commission européenne n’a pas à rougir de son bilan, les négociations ont été âpres, mais le résultat, c’est une ambition clairement réhaussée. La dernière brique du « Fit for 55 », la révision de la directive efficacité énergétique des bâtiments devrait être adoptée par le Conseil européen avant la fin décembre. Toutes les directives sectorielles énergie et climat constituent maintenant un nouvel horizon avec de nombreuses nouvelles obligations pour les autorités locales. Nous y reviendrons avec un décryptage précis courant 2024.

Il manque néanmoins, non pas une brique, mais un pilier. Tout comme les empires fossiles nous l’ont rappelé : où sont les politiques de réduction de nos besoins ? pas seulement celle d’efficacité énergétique, mais celles de sobriété ? ce sera une de nos priorités politiques pour 2024.

La bataille budgétaire européenne a déjà commencé. Les Etats se rangent dans deux camps, entre les frugaux et les autres…fini l’argent qui coule à flot pour soutenir l’économie européenne face au choc des prix de l’énergie. Mais les « frugaux » ne posent pas la question de la réduction des besoins, seulement celle de la réduction des dépenses. Et c’est un débat sensiblement différent, comment pourrons nous amener les ‘frugaux budgétaires’ sur le terrain de la sobriété ?

Par ailleurs, investir dans la futur non-dépense est quand même plus judicieux que d’interdire aux Etats et collectivités de construire leur propre autonomie et capacité à résister aux crises et catastrophes à venir. Et pour cela, en 2024 notre campagne portera principalement sur les moyens humains dont les municipalités ont absolument besoin pour organiser, planifier  et mettre en œuvre leur stratégie locale climat.

Je vous donne rendez-vous le 15 mars à Bruxelles pour le sommet des Maires pour le Pacte Vert de la Présidence Belge de l’Union européenne, et le 26 et 27 juin prochain, à Valence en Espagne, Capitale Verte 2024, pour notre conférence annuelle.

Deux temps forts de débats, d’échanges et de retrouvailles pour faire avancer notre agenda !

A l’année prochaine !