UN AUTRE TOUR DE MAGIE DE CLAUDE TURMES


À propos

Date de publication

29 juin 2018

Au milieu de la nuit du 19 au 20 juin, un dernier accord entre le Conseil, le Parlement et la Commission européenne a été conclu sur la directive « Gouvernance de l’Union de l’énergie », après celui sur la directive Renouvelables (14 juin) et celui sur la directive Efficacité énergétique (19 juin). 
Nous arrivons donc dans la dernière ligne droite, il ne reste que la pièce « organisation du marché de l’électricité » au puzzle pour avoir le nouveau paysage réglementaire Climat et énergie.

Que peut-on retenir de cette dernière séquence ?


Au milieu de la nuit du 19 au 20 juin, un dernier accord entre le Conseil, le Parlement et la Commission européenne a été conclu sur la directive « Gouvernance de l’Union de l’énergie », après celui sur la directive Renouvelables (14 juin) et celui sur la directive Efficacité énergétique (19 juin). 
Nous arrivons donc dans la dernière ligne droite, il ne reste que la pièce « organisation du marché de l’électricité » au puzzle pour avoir le nouveau paysage réglementaire Climat et énergie.

Que peut-on retenir de cette dernière séquence ?

  • Que l’Accord de Paris a bougé les lignes. Le Conseil européen en octobre 2014 avait approuvé un objectif de réduction des GES de 40% pour 2030 ; avec un objectif d’« au moins » 27% de renouvelables et 27% d’efficacité énergétique. L’accord européen est aujourd’hui de 32% de renouvelables et 32.5% d’efficacité énergétique. Et l’accord sur la gouvernance inclut un objectif de neutralité carbone pour 2050 (net-zeroeconomy) avec l’obligation pour la Commission de construire une stratégie long-terme dans ce sens, et pour tous les Etats membres de faire de même.
  • Que l’après COP21 avec le retrait des Etats-Unis et l’émergence de nouveaux champions Climat pousse l’Union européenne à revenir dans la danse, diplomatique d’abord, mais surtout industrielle. C’est parce que c’est une nécessité pour l’industrie de se repositionner, que l’Union européenne voit dans la transition une opportunité (enfin !) ; le dieselgate a contribué également à cette prise de conscience en montrant la fragilité d’une économie dépendante des ressources fossiles et fissiles.
  • La directive Gouvernance, dont les textes de l’accord ne sont pas encore publics, institue un dialogue avec les parties prenantes pour définir les plans nationaux Climat et énergie et instaure un système souple de vérification des trajectoires de chaque pays. A défaut d’obligation, j’espère que l’application de cette directive favorisera les débats publics, débats sur la base de trajectoire et de résultats qui devront être transparents ; débats absolument essentiels aujourd’hui pour entrer dans une phase de mobilisation de tous les citoyens.

Les prises de conscience successives ont donc fait évoluer le cadre politique. Mais ce que je retiens surtout, c’est l’importance des femmes et des hommes, qui individuellement, s’investissent dans ces négociations, chacun à leur niveau.

Il en faut de l’énergie pour tenir la distance, pour ne pas se laisser impressionner par l’importance des enjeux, mais au contraire en ajouter. Il faut également une ambition et une vision très claire d’où l’on veut aller et une confiance dans sa propre capacité à porter toujours plus loin la transformation de l’Union européenne (durable, démocratique, solidaire) mais surtout, surtout, il faut avoir la capacité d’embarquer une vaste coalition d’intérêts, pas nécessairement convergents, dans une même direction.

Claude Turmes, député européen engagé depuis 20 ans, maitrise cet art du leadership comme personne. Je félicite tous les acteurs de ces accords obtenus d’arrache-pied, positifs dans leur ensemble pour la transition énergétique, et j’ai une reconnaissance infinie pour Claude, intransigeant et engagé.
Claude Turmes – Conférence d’Energy Cities – Avril 2017

©photo : Max Kovalenko