UNE VISION AFFÛTÉE ET EN « 3D » POUR NOTRE FUTUR ÉNERGÉTIQUE


À propos

Auteur

Alix Bolle

Date de publication

15 mars 2016

La vision politique en « 3D » d’Energy Cities offre un angle de vue large et un regard de haute précision sur notre futur énergétique. Ses trois composantes qui vont amener le changement : le désinvestissement, la décentralisation, la démocratisation.

Le premier D (n’y voyez pas un ordre hiérarchique) est le DESINVESTISSEMENT. Pour nous, ce mot implique un « changement de direction » : il s’agit de favoriser les choix judicieux d’investissements durables ! Aujourd’hui, les nouvelles ne sont pas très rassurantes à cet égard. Le Financial Times rapporte que le Royaume-Uni s’apprête à annoncer de nouvelles subventions pour le « marché des capacités » des énergies de secours, incluant non seulement le gaz mais également les centrales nucléaires et… des moteurs diesel hautement polluants. Dans le contexte post-COP21, est-ce vraiment la meilleure stratégie pour sécuriser notre futur énergétique ? Quid de la multitude de pratiques innovantes qui émergent chaque jour dans nos villes pour stocker l’énergie grâce à une flotte de véhicules électriques (félicitations à notre ville-membre de Deflt !) ou grâce à la conversion de l’électricité en hydrogène (comme à Aberdeen) ? Sans parler des changements organisationnels et comportementaux qui donnent naissance à de nouvelles formes de consommation et de production d’énergie. Il semble qu’il soit grand temps pour l’UE de diriger ses priorités de financement vers ces méthodes créatives, d’autant plus que le paquet sur la sécurité énergétique publié cet hiver a beaucoup fait parlé d’ »actifs bloqués » et de « surcapacité » à Bruxelles…

Et en restant au Royaume-Uni, notre D comme DEMOCRATISATION est tout aussi pertinent, avec le débat sur la sortie possible de l’Union européenne (Brexit) qui a atteint son paroxysme ces dernières semaines. Ne serait-ce pas le moment de rapprocher les citoyens des grands projets de l’UE, comme l’Union de l’énergie ? Cela aiderait sans doute à redonner du sens à l’intégration européenne, et à cet égard nous avons récemment publié notre position sur la Directive Renouvelables 2.0 avec des recommandations fortes pour la démocratie de l’énergie. L’une des demandes principales d’Energy Cities est d’ouvrir aux citoyens et aux autorités locales le capital et la gouvernance de tous les nouveaux projets liés aux renouvelables. Mais non, ne froncez pas les sourcils ! De telles mesures ont été appliquées en France et au Danemark et ont été une vraie réussite.

Et pour terminer, notre troisième D : nous continuons d’appeler à la DECENTRALISATION(dévolution) de pouvoirs et de compétences vers les autorités locales, qui font partie des acteurs responsables d’un nouveau système qui n’est plus basé sur un système de prise de décision pyramidal. Quand on voit la découverte de nouveaux gisements de gaz faire la une des médias, on pourrait se demander ce qui devrait en être des ressources énergétiques locales renouvelables ou récupérables réparties sur tout le territoire européen. Pensons local d’abord ! Telle est notre devise pour la révision à venir du cadre de gouvernance de l’Union de l’énergie.

Soyons DDDéterminés !


Photo couverture : © a4gpa for openphoto.net

Photo article : © Michael Jastremski for openphoto.net