VILLES RÉSILIENTES #1 : DÉVELOPPER DE NOUVELLES FORMES DE GOUVERNANCE


À propos

Date de publication

11 mai 2015

Développer la résilience est l’affaire de la communauté. La journaliste et réalisatrice de documentaires française Marie-Monique Robin est catégorique : « Sur le terrain, les projets qui avancent le mieux sont portés par des citoyens motivés et relayés par des municipalités à l’écoute ».

Il y a de cela quelques années, la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, a connu une série de tremblements de terre qui ont causé de nombreux dommages aux infrastructures urbaines. 
Malgré l’état de choc, Christchurch a su faire de cette tragédie une opportunité en reconstruisant la ville avec tous ses acteurs. La maire, Lianne Dalziel, veut en effet donner aux citoyens les moyens de participer au processus de construction de la nouvelle ville. Les habitants ont ainsi leur mot à dire dans la conception des nouveaux plans d’urbanisme : certains souhaitent voir un éco-quartier d’affaires en centre-ville, tandis que d’autres imaginent une ville composée de quartiers où les principaux services seraient accessibles à pied. 
Comme l’a écrit Mme Dalziel, « La résilience, ce n’est pas le gouvernement (central ou local) qui agit pour les communautés, les entreprises ou les associations ; c’est permettre à ces groupes d’agir pour eux-mêmes. Pour construire une ville résiliente, il faut partir du terrain, afin que les décisions de la communauté rejoignent celles prises d’en haut, à mi-chemin ».

Un point de vue partagé par une autre ville, celle de Barcelone, en Espagne

Considérée comme l’une des villes les plus « intelligentes » au monde, Barcelone n’a cependant pas oublié que l’intelligence repose tout autant sur l’implication des citoyens que sur l’utilisation de la technologie. Un des grands projets auxquels participe actuellement la municipalité est le projet Fab City coordonné par l’IAAC (Institut d’Architecture Avancée de Catalogne) qui consiste à créer un réseau local de Fab Labs pour rendre les quartiers « productifs, centrés sur les habitants ».

Un Fab Lab (Fabrication Laboratory) est un petit atelier de fabrication numérique. Comme l’explique Tomas Diez, l’un des instigateurs du Fab Lab Barcelona, « ces
laboratoires sont des espaces ouverts, collaboratifs qui ne donnent pas la priorité au profit financier ni à l’excellence académique. Au contraire, ils visent à résoudre des problèmes locaux au moyen des outils disponibles en s’appuyant sur un réseau de
connaissances international »
.

Barcelone compte déjà trois – et bientôt quatre ! – Fab Labs. 
Certains sont financés exclusivement à l’aide de fonds publics tandis que d’autres (dont le Fab Lab Barcelona) fonctionnent avec un financement mixte, public et privé. La municipalité compte ouvrir au moins 12 de ces laboratoires dans les années à venir dans le cadre du projet Fab City. 
Manel Sanromà, Responsable du Service Information de la Ville de Barcelone, explique : « Notre objectif est que chaque quartier ait au moins un Fab [Lab], conformément à notre vision qui est celle de quartiers productifs centrés sur les habitants, où la production est passée d’un modèle centralisé et standardisé sur fond de mondialisation à un modèle distributif où
les citoyens peuvent co-créer leur propre environnement et gèrent leur consommation
d’une manière intelligente et durable ».

www.fablabbcn.org
http://ateneusdefabricacio.barcelona.cat/en

Lire notre dossier « Des villes à l’épreuve du temps : la résilience est-elle la clé ? » dans le dernier numéro du magazine Energy Cities INFO (pages 4 à 6).