En juillet dernier, la Commission européenne avait déjà accouché d’un énorme paquet législatif sur l’énergie et le climat baptisé « Fit for 55 » (toujours en cours de négociation au Parlement européen et au Conseil), dans le but d’adapter ses directives et législations à ses nouvelles ambitions de réduction de 55 % des émissions de CO2 (d’ici 2030).
L’exécutif européen revient à la charge avec le paquet REPowerEU, qui vise cette fois à s’assurer que l’UE est en mesure de répondre à une crise majeure de sécurité énergétique (en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et à la flambée des prix de l’énergie qui l’a précédée).
L’exécutif européen a proposé de nouvelles alliances et de nouveaux « accélérateurs » pour la mise en place de pipelines et de systèmes de stockage d’hydrogène à l’intérieur de l’UE (notamment par le biais d’un projet d’intérêt européen commun).
La question controversée d’un plafonnement des prix du gaz est mise sur la table comme mesure potentielle à l’échelle de l’UE pour apporter des réponses temporaires à la crise actuelle. Bruxelles veillera toutefois à ce que ces plafonds ne refroidissent pas les nouveaux fournisseurs de gaz avec lesquels elle souhaite commercer, les États-Unis figurant en tête de liste.
Sur les marchés de l’électricité, la Commission européenne autorise les États membres à proposer des ajustements temporaires et marginaux au fonctionnement des marchés de l’électricité, mais sans proposer de réformes plus profondes (comme le découplage des prix de l’électricité et du gaz).
Les mesures annoncées dans le plan REPowerEU se traduiraient par quelque 210 milliards d’investissements supplémentaires d’ici 2027, selon la Commission européenne. Les plans nationaux de relance post-Covid que les États membres ont déjà soumis devraient donc être légèrement modifiés pour inclure un chapitre dédié aux investissements liés à REPowerEU, notamment en réservant 12,5 % des enveloppes de la politique de cohésion et de la politique agricole commune.
Energy Cities a l’intention de redoubler d’efforts pour s’assurer que cette nouvelle allocation d’argent est consacrée à ce qui fait déjà au niveau local, à savoir des ressources et une expertise supplémentaires pour concevoir et mettre en œuvre des plans locaux de souveraineté et de sobriété énergétiques.En ce qui concerne la gouvernance de l’énergie, la Commission européenne prévoit d’émettre de nouvelles recommandations aux États membres dans le cadre de la soumission de leurs plans nationaux pour l’énergie et le climat prévue en juin 2023.