ACCORD DE PARIS SUR LE CLIMAT : DES MOTS QUI APPELLENT UNE ACTION FORTE


À propos

Date de publication

18 décembre 2015

La Conférence des Nations Unies sur le Climat ou COP21 vient de se terminer. Et maintenant ? Que reste-t-il de l’euphorie qui s’est emparée de la salle des plénières au terme de ces deux semaines de négociations intenses ? Devons-nous, gouvernements locaux et régionaux, applaudir ou huer ?

31 pages, et alors ?

Faire adopter un accord mondial sur la gouvernance climatique par 195 Etats est en effet une première et un succès diplomatique. Jamais un aussi grand nombre de décideurs politiques de haut niveau n’avaient envisagé de manière rétrospective leur avenir post-carbone ni débattu des moyens de sortir des énergies fossiles. Il s’agit d’une révolution symbolique car le monde est prêt pour le changement : 43 ans après le Club de Rome, les « limites à la croissance » sont enfin acceptées par la communauté internationale.

Cependant, nous ne pouvons nous contenter d’un document de 31 pages. La transformation historique de notre système énergétique et de l’économie mondiale nécessite en effet bien plus que maintenir l’élévation de la température moyenne de la planète « nettement en dessous de 2°C » d’ici à 2100. Les engagements pris dans l’Accord de Paris ne sont pas juridiquement contraignants (réductions des émissions de gaz à effet de serre) ou ont été relégués en annexe (promesse d’un fonds vert de 100 milliards de dollars). La mise en œuvre de cet accord international repose donc sur les politiques nationales efficaces et les mécanismes fiables mis en place dans les Etats qui ont communiqué leur contribution nationale, ou INDC, sur la base du volontariat.

Pour ce qui concerne l’Union Européenne, laquelle prépare actuellement une Union européenne de l’énergie, des changements significatifs sont en vue :

  • renforcement de la stratégie européenne pour 2030 et de la feuille de route pour 2050,
  • renforcement de la législation dans les Etats Membres afin d’encourager les actions en faveur de la transition énergétique,
  • établissement d’un nouveau système de gouvernance dont la clé de voûte est le niveau sub-national.

Les Villes avaient espéré un cadre climatique encore plus robuste, un cadre qui leur aurait donné confiance dans leurs propres politiques audacieuses, dans leur capacité à accélérer les choses avec le soutien approprié de leurs gouvernements nationaux et les fonds nécessaires pour que cela fonctionne.

Les voix des villes résonnent plus fort

Et maintenant, les bonnes nouvelles. Ce qui s’est passé dans les coulisses de la COP21 de Paris a montré aux responsables et citoyens des villes et régions que leurs incroyables efforts comptent pour quelque chose.

En tant que partenaire du Plan d’actions Lima-Paris (LPAA), Energy Cities a accueilli favorablement cette opportunité sans précédent de coopération multiniveaux, ainsi que l’ambition de la Présidence de la COP d’aider les initiatives existantes, comme la Convention des Maires, à s’étendre et à présenter leurs résultats à Paris. Lors de la journée consacrée aux villes et régions organisée le 8 décembre dans la zone bleue des Nations Unies, Maroš Sefčovič et Markku Markkula, respectivement Vice Président de la Commission Européenne et Président du Comité des Régions, ont lancé la Convention Mondiale des Maires, une « alliance mondiale, ouverte à tous ceux qui veulent unir leurs forces ».

De même, d’autres rencontres de haut niveau, comme le Sommet des Elus Locaux pour le Climat, ont permis à des milliers de maires du monde entier, maires qui travaillent en étroite collaboration avec leur société civile pour trouver des solutions énergétiques et climatiques, de faire entendre leur voix.

Energy Cities s’est servi de cette scène internationale pour présenter les actions des villes, à la fois lors de notre propre débat sur la gouvernance locale le 3 décembre, et lors d’événements organisés dans la zone bleue des Nations Unies sur les villes post-carbone, 100% renouvelables ou sur la démocratie énergétique.

La promesse post-Paris

Paris n’est que le commencement. Cet accord soit disant historique sur le climat donne le cap vers un nouveau monde décarboné. Mais nous devons rapidement trouver les moyens et les mécanismes nécessaires pour passer des engagements pris dans le cadre de la diplomatie onusienne à une véritable action politique au niveau national et sub-national. Les diplomates mondiaux et les décideurs nationaux doivent accepter le vaste mouvement de transition énergétique locale qui se met en place actuellement et adapter les financements et les capacités aux solutions alternatives citoyennes.

Energy Cities mettra tout en œuvre pour favoriser ce mouvement. Nous le ferons avec et pour toutes les collectivités locales et régionales qui se sont déjà engagées sur le chemin de la transition énergétique au travers d’actions créatives, audacieuses et visionnaires. Les promesses de 2016 (et celles de 2017, 2018…2050) s’annoncent enthousiasmantes et pleines de défis !

Pour en savoir plus sur ce qui s’est passé pendant la COP21: here