Barrières et leviers à la décarbonisation des systèmes de chauffage et de refroidissement

Retour sur un an de partage d'expériences


À propos

Auteur

Amélie Ancelle

Date de publication

05 janvier 2022

Tout au long de l’année 2021, Energy Cities a organisé avec 10 collectivités locales des learning labs sur le thème des quartiers et villes sans énergie fossile avec le soutien de la Fondation européenne pour le climat. Les collectivités participantes ont été sélectionnées par le biais d’un appel à intérêt et réparties en trois groupes sur la base de critères géographiques :

  • Europe du Nord-Ouest : Charleroi, Liège (Belgique), Annecy, Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées (France)
  • Europe de l’Est : Kartuzy, Łódź (Pologne), Niš (République de Serbie)
  • Méditerranée : Karlovac, Varaždin (Croatie), San Lucido (Italie)

Le concept des Learning Labs

Le nombre de collectivités par groupe a été volontairement limité afin de favoriser les échanges, développer l’apprentissage entre pairs et permettre aux membres de mieux se connaître. Chaque groupe s’est réuni trois fois dans l’année. La première session a été consacrée à mieux comprendre la situation de chacun des membres du groupe quant à la décarbonisation des systèmes de chauffage et de refroidissement et a été l’occasion pour les participants d’exprimer leurs attentes vis-à-vis des learning labs. Cela a permis de dégager des centres d’intérêt et de définir le contenu des futures sessions. Chaque groupe a ainsi pu partager et développer ses connaissances sur les thèmes suivants :

  • Gestion et planification de la chaleur, grâce à la présentation d’outils et d’exemples de projets européens, comme Decarb City Pipes 2050, Hotmaps ou encore Cities4PEDs.
  • Le paquet européen « ajustement à l’objectif 55 » et son impact sur les systèmes de chauffage et de refroidissement, avec un focus particulier sur la Directive relative à l’efficacité énergétique et sur la Directive sur les énergies renouvelables.
  • Participation des citoyens et des parties prenantes, grâce à la présentation de différents projets, tels que TOMORROW ou Frome Renewable Energy Co-op.

D’autres sujets ont été également abordés, en fonction des groupes, afin de coller au plus près aux besoins des participants, comme :

  •  Les matériaux de construction bio-sourcés pour le groupe Europe du Nord-Ouest
  •  Les obligations vertes pour le groupe Europe de l’Est
  • Les aspects technico-économiques des diverses solutions pour le groupe Méditerranée

Au-delà du contenu : la constitution d’un réseau et l’appui d’une communauté

Au-delà du contenu, les laboratoires d’apprentissage ont également été l’occasion de créer des réseaux, d’abord entre villes participantes confrontées à des problèmes ou à des intérêts similaires, mais aussi avec les différents experts que nous avons invités. Nous sommes infiniment reconnaissants à toutes les villes – Arpajon (FR), Bistrita (RO), Bordeaux (FR), Brest (FR), Caen-la-Mer (FR), Lucinges (FR), Lyon (FR), San Sebastian (ES) et Zadar (HR) – qui ont pris le temps de participer à ces laboratoires pour partager leurs actions. Aucune ville n’ayant la solution à tous les problèmes, il est essentiel de s’entraider pour avancer et faire avancer la communauté. Nous tenons également à remercier nos partenaires qui nous ont rejoints à titre d’experts, dont Polish Network Energie-Cités (PNEC), AMORCE, Forum Energii, le club de Kyoto, e-think, la Fondation RES, AESS, ou encore la Ceinture Energétique Namuroise.

De tels laboratoires permettent aux participants de se motiver et de s’inspirer mutuellement et sont l’occasion de créer de nouveaux liens entre villes et partenaires, voire de permettre à des personnes qui se connaissaient déjà de renforcer ces liens. Des réunions supplémentaires ont ainsi été organisées pour aborder plus en détail certains sujets et jeter les bases de futurs projets.

Principaux enseignements

Les principales leçons à retenir de ces échanges ont été synthétisées et peuvent être téléchargées ci-dessous :

L’enseignement le plus frappant de cette série d’échanges est que les villes s’intéressent de très près aux réseaux de chauffage et de refroidissement urbains comme solutions pour décarboner leur parc immobilier. Bien sûr, des différences existent entre zones géographiques, entre pays d’une même zone, voire entre villes au sein d’un même pays. Des participants nous ont d’ailleurs adressé un court témoignage en vidéo pour présenter leurs actions et expliquer leurs besoins pour aller plus loin – pour en savoir plus, visionnez la playlist ci-dessous !

Mais le principal défi, pour tous, reste la question des capacités, qu’elles soient humaines ou financières. Il faut en effet du personnel pour mieux cartographier les sources de chaleur potentielles et les projets de chauffage urbain, pour planifier les futurs systèmes énergétiques et, idéalement, dans une approche systémique, pour engager les parties prenantes et les citoyens à aller plus loin dans cette transformation. Même si la proposition de la Commission européenne dans le cadre du paquet « Ajustement à l’objectif 55 » constitue une bonne base de départ (voir notre webinaire pour en savoir plus !), les villes ont encore besoin d’être soutenues. C’est pourquoi Energy Cities compte faire du renforcement des capacités un thème majeur en 2022.