BLOCKCHAIN ET ÉNERGIE, UN CHANGEMENT DE PARADIGME ?


À propos

Date de publication

10 novembre 2016

Le 26 octobre dernier se tenait à Paris, le colloque du bureau d’études TECSOL sur « Autoconsommation photovoltaïque et Blockchain ». Lors de ce colloque, les ingénieurs du bureau d’études TECSOL ont levé le voile sur les arcanes de l’autoconsommation et l’utilisation de la blockchain au service du réseau de distribution. Nous nous concentrerons aujourd’hui sur la Blockchain et ses applications dans le domaine énergétique.

Qu’est-ce que la Blockchain appliquée au domaine de l’énergie ?

Selon Wikipedia, c’est une technologie de stockage et de transmission d’informations, basée sur les TIC, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle.

En effet, c’est grâce à ces caractéristiques qu’elle est la technologie à la base des monnaies électroniques tel le Bitcoin. Elle existe donc déjà depuis 8 ans et semble désormais pouvoir s’appliquer à de nombreux champs d’application : assurance, banque, notariat et… énergie !

Une technologie révolutionnaire ? Pas en elle-même car elle est techniquement basée sur des éléments existants. Cependant, ce qui est totalement révolutionnaire est le fait qu’elle fonctionne sans organe central de contrôle.

Dans le domaine de l’énergie, appliquer une telle technologie sur nos réseaux d’échanges pourrait signifier à terme un changement potentiel de main du pouvoir qui passerait des compagnies énergétiques à celles des producteurs/consommateurs.

En effet, avec une telle technologie, des producteurs et consommateurs d’énergie, à proximité les uns des autres, pourraient se vendre et s’acheter de l’énergie sans passer par une compagnie énergétique. On parle ici d’un potentiel changement de paradigme pour tous les acteurs du secteur de l’énergie dont on ne mesure encore aujourd’hui pas le début du commencement du possible bouleversement à venir.

Quelles utilisations pour l’énergie photovoltaïque ?

Concrètement, parlons des projets qui ont été présentés durant ce colloque. Toutes ces initiatives sont liées sûr à l’énergie photovoltaïque qui est la spécialité des organisateurs. Cependant, chacune est véritablement novatrice peut s’appliquer aux collectivités ce qui leur confère un vrai intérêt pour les membres d’Energy Cities.

Autoconsommation collective à partir d’un parc immobilier

Le Département des Pyrénées-Orientales a présenté un projet d’installations photovoltaïques sur ses propres bâtiments. Le Département a sélectionné les 12 bâtiments ayant les meilleures conditions pour installer des centrales photovoltaïques et pour produire de l’énergie : surfaces, orientations, expositions, paysage, etc.

Grâce à la Blockchain, l’énergie électrique produite sur ces 12 sites sera consommée dans 21 bâtiments du Département. Les bâtiments producteurs et les bâtiments consommateurs échangeront les informations sur l’offre et la demande d’électricité et consommeront en priorité l’énergie produite par le Département via les centrales photovoltaïques des 12 sites producteurs en utilisant le réseau électrique existant mais sans passer directement par les compagnies énergétiques productrices et distributrices.

Autoconsommation individuelle pour les logements collectifs

La précarité énergétique augmente à un rythme effréné en Europe. En France, d’ici 2020, le prix de l’électricité serait multiplié par 2 par rapport à 2012 ce qui va certainement aggraver ce problème. D’où l’importance de trouver des solutions pour les logements sociaux.

TECSOL a breveté un système basé sur la Blockchain qui serait applicable au logement social. En effet, grâce à cette technologie, l’électricité produite par une centrale photovoltaïque sur le toit du bâtiment pourrait être autoconsommée par les locataires du logement lui-même.

Plusieurs organismes sociaux qui prennent en partie en charge les loyers des foyers touchés par la précarité énergétique ont déjà montré leur intérêt pour ce système qui permettrait d’investir dans la transition énergétique tout en réduisant les factures d’électricité des locataires.

Autoconsommation en itinérance – la mobilité électrique

La Blockchain aura également un impact sur notre mobilité. Un projet pilote est l’œuvre de la Ville de Perpignan avec notamment le soutien du bureau d’études TECSOL et de la start-up Sunchain. Le projet porte à terme sur 100 véhicules.

La Ville de Perpignan souhaite mettre en place une flotte de véhicules électriques autonomes pour redynamiser le centre-ville. Ces véhicules autonomes pourraient être des voitures sans conducteur de Google ou des Renault Zoé. Ce n’est, à ce stade, pas encore défini.

C’est le 1er projet de ce type en France. Dans une première étape, 50 véhicules seront rechargés à l’énergie solaire sur des bornes de recharge dédiées. L’alimentation électrique de ces bornes sera certifiée être de l’énergie solaire grâce à la Blockchain. La flotte de véhicules consommera l’énergie solaire de centrales photovoltaïques à proximité.

De façon pratique, l’usager commandera la voiture depuis une application sur son smartphone. La voiture viendra chercher la personne à son domicile. La voiture autonome déposera le passager, par exemple au centre-ville. Elle pourra ensuite automatiquement aller se garer ou aller chercher une autre personne à transporter.

Le projet prévoit la création d’une dizaine d’emplois pour la société d’exploitation de cette flotte de véhicules.

Ce ne sont là que quelques projets en développement en France qui montrent de premières applications de la Blockchain au domaine de l’énergie. De nombreux autres sont également en cours de développement en France mais aussi en Europe. Nous ne sommes qu’aux balbutiements, qu’aux projets pilotes. Il semble que ce soit un sujet à suivre de près dans les mois et années qui viennent car les collectivités locales seront certainement aux premières de ces changements d’organisation majeurs.

Si vous faites partie, ou si vous connaissez des projets similaires basés sur la Blockchain, n’hésitez pas à nous contacter. Nous serions heureux de pouvoir les partager avec les lecteurs de la Newsletter Energy Cities et du Blog Energy Cities.