La Ville de Paris a mené tout au long de l’année 2015 un travail d’envergure, en collaboration avec une vingtaine de collectivités du Grand Paris, pour organiser les États généraux de l’économie circulaire du Grand Paris. Ils ont mobilisé et réuni de nombreux acteurs métropolitains, soit plus de 120 structures du monde associatif, industriel, économique, institutionnel et académique.

En synthèse, les enjeux prégnants d’économie circulaire pour Paris sont :

  • La maîtrise de la filière alimentaire
  • La valorisation du gisement des matières organiques
  • La lutte contre le gaspillage
  • La visibilité sur l’approvisionnement des marchandises
  • Les impacts de la filière BTP
  • Le soutien à l’innovation et aux nouvelles économies
  • les solutions facilitant l’accès et le partage de locaux et de foncier
  • La priorité aux circuits courts de production et de distribution

Une administration déjà à l’oeuvre

Les services de la Ville sont mobilisés à travers leurs compétences spécifiques pour mettre en œuvre au quotidien des actions qui relèvent du concept de l’économie circulaire. Voici un tour d’horizon des actions phares de l’administration parisienne qui donne une vision de ce qui a été engagé et de ses perspectives de déploiement.

Valorisation des déchets verts

Recyclage des déchets ligneux des espaces verts
Depuis 2012, le broyage des branches élaguées permet de produire 5 000 m3 de broyat par an qui sont utilisés en paillage au pied des massifs des jardins parisiens pour éviter la pousse d’herbes indésirables, en substitution des produits phytosanitaires interdits, et limiter l’arrosage. Les grumes de bois des arbres parisiens ont quant à elles été valorisées pour fabriquer les éléments et mobiliers de 4 aires de jeux, d’autres projets sont à l’étude.

Valorisation des sapins de Noël
69 500 sapins ont été collectés début 2016 dans les points d’apport volontaire situés dans les jardins de Paris (54 000 en 2014). Ils ont été transformés en 1 120 m3 de broyat utilisés pour le paillage de massifs ou comme couverture des chemins piétonniers.

Valorisation des matériaux (de construction et de travaux publics)

Recyclage des produits de déconstruction des monuments funéraires
Les matériaux issus du démontage des monuments funéraires en reprise de concession sont regroupés sur des aires de stockage et de concassage dans les cimetières de Pantin et de Thiais permettant de produire en moyenne pour chaque site entre 2 400 et 3 500 tonnes de graves par an, utilisées pour la constitution de voies piétonnes et routières.

Recyclage des matériaux de voirie
Le règlement de voirie parisien impose que les matériaux issus des chantiers soient amenés au centre de recyclage des matériaux de la Ville de Paris pour y être retaillés ou recyclés. Sur les 15 000 tonnes de granit posées annuellement, 50 % sont issues de granit recyclé. Pour assurer une utilisation optimale des matériaux recyclés, la Ville met en vente une partie de ses stocks. Cette démarche inédite va ainsi renforcer les échanges entre les collectivités de la métropole.

Valorisation des matériaux lors d’opérations de réhabilitations lourdes Intégration du principe de la déconstruction sélective et du réemploi des matériaux de construction de gros et second œuvre dans la programmation de la réhabilitation des sites d’Alembert (Département de Paris), Caserne de Reuilly (Paris Habitat) ou encore Les Canaux (Ville de Paris). Ces expériences pourront dès lors servir de référence pour l’intégration de telles prescriptions dans de futures opérations.

Plateforme numérique d’échange interservices
Une plateforme numérique d’échanges de matériaux, objets et mobiliers a été créée en 2015 par les services des espaces verts. Suite à de nombreuses propositions des agents, un groupe de travail a été constitué pour l’ouvrir à toutes les directions de la Ville de Paris et la faire évoluer vers des fonctionnalités en lien direct avec les autres applications métiers.

Écoconception des lieux et événements

Référentiel d’écoconception des espaces verts
Une grille d’analyse permet de passer en revue l’ensemble des objectifs environnementaux et d’accueil du public lors de la conception ou du réaménagement des jardins et espaces verts. Associée au guide d’aménagement durable des espaces verts (GADEV), ces outils facilitent le dialogue entre les différents acteurs et l’atteinte des objectifs ciblés par le référentiel.
Charte des événements écoresponsables
Pour les événements et manifestations organisés sur l’espace public parisien, la Ville de Paris a instauré une charte des événements écoresponsables systématiquement transmises aux organisateurs d’événements qui préconise l’écoconception et s’applique à chaque étape de l’événement de sa conception à son démontage.

Approvisionnements durables et responsables

Approvisionnement en produits bio et durables dans les restaurants collectifs
La Ville est engagée depuis 2009 dans son plan d’alimentation durable, programme d’actions ambitieux pour ses restaurants collectifs (30 millions de repas par an dans ses 1 200 restaurants) qui a permis d’atteindre 32,9 % d’alimentation durable en 2015 (51,2 % dans les crèches). L’ objectif est d’atteindre 50 % d’alimentation durable d’ici 2020.

Schéma de la commande publique socialement et écologiquement responsable
Adopté en Conseil de Paris en février 2016, le schéma parisien de la commande publique responsable répond à une exigence réglementaire et engage notamment la ville dans une démarche innovante avec la création d’un indicateur d’empreinte écologique de ces achats, de nouveaux critères pour les futurs marchés publics portant sur l’efficacité des ressources ainsi qu’un questionnement en amont des besoins.

Développement de l’agriculture urbaine
La Ville de Paris a lancé l’appel à projets les « Parisculteurs » avec le soutien des signataires de la charte « Objectif 100 hectares ». Sur les 33 projets retenus par la Mairie de Paris et ses partenaires, 28 sont dédiés à des projets d’agriculture urbaine, soit plus de 5,3 ha.

Énergie : récupérations et valorisation de la chaleur et du froid

Récupération de chaleur des eaux usées pour chauffer des bâtiments publics
En plus des sites opérationnels (école Wattignies, piscine Aspirant Dunand et Hôtel de Ville) 13 sites à potentiel de récupération énergétique sur les réseaux d’eaux usées et d’eau non potable ont été recensés. Ce dispositif offrira la possibilité d’économiser chaque année 250 tonnes de CO 2 .

Récupération de chaleur de data-centers
La Ville de Paris s’engage dans la valorisation de l’énergie des data-centers, à travers une première expérimentation visant à chauffer le bassin de la piscine de la Butte-aux-Cailles (13 e arrondisse – ment). Les serveurs informatiques seront installés dans les locaux de la piscine par le titulaire du marché qui pourra commercialiser la puissance informatique à des clients tiers.

Refroidissement de bâtiment public
À l’exemple du système d’échangeur relié à la conduite d’eau non potable et permettant d’ex – traire des calories de l’eau pour la production de froid de l’Hôtel de Ville (44 % d’économie d’éner – gie), de nombreuses applications sont à l’étude pour favoriser les énergies de récupération et alimenter le réseau froid parisien.

Gestion de l’eau

Développement des usages et du réseau d’eau non potable
Le schéma directeur des usages et du réseau d’eau non potable, approuvé par le Conseil de Paris en octobre 2015, prévoit d’optimiser et de moderniser ce réseau en faisant évoluer la pro – duction et en développant de nouveaux usages pour rafraîchir la ville, s’adapter au dérèglement climatique ou encore développer des projets couplant eau et énergie. Gestion rationnalisée de l’eau dans les espaces verts
L’installation de compteurs divisionnaires, le suivi télérelevé des consommations et la réfection des étanchéités des fontaines permettent d’optimiser les consommations : meilleure réactivité face aux fuites, meilleure connaissance des consommations par usage et contrôle des volumes d’eau réellement apportés aux végétaux.

Mobilité et transport de marchandises

Développement des espaces logistiques urbains
La rationalisation du transport de marchandises par la mutualisation d’espaces ou de véhicules et le maillage du territoire est un élément essentiel du développement de l’économie circulaire. À ce jour, 15 espaces logistiques urbains (ELU) sont répartis sur le territoire de Paris. Le Plan local d’urbanisme prévoit de préserver les emprises logistiques existantes et de réserver des espaces dédiés à cet usage lors de mutation de parcelles et/ou de projets urbains.
Flotte municipale en partage (auto et vélo)
Entre 2014 et 2016, des services d’auto partage et de vélo à assistance électrique en partage ont été déployés. Plus de 700 inscrits peuvent ainsi bénéficier de 58 véhicules partagés pour leurs déplacements professionnels. Ces services de véhicules partagés seront proposés sur les nouveaux sites administratifs en projet. En complément de cette offre, des expérimentations se poursuivent sur l’utilisation d’Autolib’ pour les trajets professionnels.

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