Pourquoi un meilleur cadre stratégique pour des politiques liées aux bâtiments dans les États membres du bassin méditerranéen est-il nécessaire ?
Le nouveau pacte vert pour l’Europe, présenté par la Commission en décembre dernier, et les projets de reprise suite à la Covid-19 sont l’occasion de lancer une vague de rénovation à grande échelle, accompagnée d’une production décarbonée. Ils permettront une reprise économique rapide et durable tout en apportant de nombreux bénéfices à long terme pour les populations comme pour le climat. De plus, il faut que la rénovation des bâtiments soit inscrite parmi les priorités du prochain budget à long terme de l’UE pour 2021-2027.
Au vu des mesures attendues et compte tenu de l’échec des États membres du Sud à atteindre un taux annuel de rénovation énergétique de 3 %, les parties prenantes méditerranéennes de la Communauté « Bâtiments performants » appellent à une vision plus forte pour des politiques en matière de bâtiment, un véritable « plan d’action pour l’efficacité énergétique dans le bâtiment en Méditerranée ». Les décideurs politiques doivent reconnaître que l’efficacité énergétique dans les pays de la Méditerranée repose sur d’autres paramètres que dans le reste de l’UE. Il existe des différences importantes avec les autres États membres en termes de construction, de besoin en énergie (particulièrement en termes de chaleur et de froid), de pouvoir économique et de contraintes. En réalité, une rénovation profonde implique des retours à plus long terme. Dans les pays de la Méditerranée, les retours prennent 15 à 35 ans. Le froid, et non la chaleur, est essentiel à cette partie de l’Europe. Afin de créer des dynamiques autour de l’efficacité énergétique, il faut prendre en compte le paysage culturel très particulier de la région. Pour l’élaboration des politiques, cela signifie qu’une approche unique n’existe pas. Les contraintes euro-méditerranéennes doivent être intégrées dans la politique générale pour l’efficacité énergétique dans le bâtiment en Méditerranée.
Fortes de leur expérience de terrain, en particulier sur les bâtiments des écoles, les parties prenantes publiques et privées de l’Efficient Buildings Community demandent aux décideurs de l’UE, aux autorités de gestion des programmes de l’UE et aux autorités publiques nationales des États membres de prendre en considération huit recommandations concernant les bâtiments publics. La condition prérequise reste une forte volonté politique de la part des décideurs de mettre en œuvre des lois et des réglementations.
À l’attention des législateurs européens
À l’attention des décideurs nationaux des pays euro-méditerranéens[1]
[1] Ces recommandations sont le résultat de quatre débats nationaux organisés par l’Italie, l’Espagne, la Grèce et la Bosnie-Herzégovine. Elles prennent également en compte les freins identifiés et les solutions développées dans le cadre des 11 projets de l’Interreg MED Efficient Buildings Community. Deux documents politiques fournissent une analyse détaillée (sur le financement, sur l’information et le renforcement des capacités).
Groupe de 89 institutions impliquées dans des projets Interreg MED financés par l’UE. De plus, 119 partenaires ont rejoint la communauté pour parfaire des solutions et améliorer le parc immobilier public européen.