La loi européenne sur le climat entérine les objectifs de 2050 mais reste insuffisante

Révision en septembre des objectifs d’émissions actualisés pour 2030


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Date de publication

09 mars 2020

La Commission européenne a dévoilé le 4 mars la loi climat, entérinant l’objectif de neutralité climatique à travers toute l’UE d’ici 2050. Puisque cette cible concerne l’Union européenne tout entière, chaque pays et chaque région n’aura pas besoin d’être neutre pour le climat d’ici 2050 SI des régions plus ambitieuses atteignent leurs objectifs plus tôt. Ainsi, la Finlande a annoncé être prête pour zéro émission nette de CO2 dès 2035 et l’Autriche dès 2040.

La loi climat a été une bonne occasion d’inclure des mesures pour des investissements respectueux du climat à tous les niveaux de gouvernance. Si le Pacte Vert européen sur le climat entend suivre une approche cohérente, il convient de s’assurer que les investissements actuels ne conduisent pas à une hausse des émissions, rendant la transition énergétique plus difficile, coûteuse et longue.

L’absence d’objectifs revus pour 2030 avait été critiquée par de nombreuses voix, dont celle de Greta Thunberg, qui est à Bruxelles pour plusieurs jours, afin de rencontrer la Commission européenne, des eurodéputés et les ministres européens de l’Environnement. La proposition actualisée devrait être dévoilée en septembre, trop tard aux yeux de nombreux acteurs pour avoir un effet sur les négociations en amont de la COP 26 en novembre. La Commission tentera de montrer qu’atteindre 50 à 55 % de réduction d’émissions est possible au même coût que l’objectif actuel de 40 % grâce à la chute rapide des coûts de secteurs tels que l’éolien offshore.

La Commission a surpris tout le monde en proposant un article qui lui permette de revoir à la hausse les objectifs tous les cinq ans après 2030, tout en réduisant les possibilités d’opposition de la part du Conseil et du Parlement européens.

Concernant la participation citoyenne, la Commission promet de « faciliter un processus inclusif et accessible à tous les niveaux, national, régional et local », principalement à travers le pacte pour le climat à venir. La consultation sur le pacte pour le climat est disponible en ligne.

Il serait bienvenu d’inclure une procédure de « signal d’alarme » par laquelle les villes pourraient mettre en garde la Commission contre une décision d’un État-membre qui irait à l’encontre des objectifs pour le climat. Cet outil pourrait servir dans des affaires telles que la programmation pluriannuelle de l’énergie de la France qui pourrait mettre un terme aux projets de géothermie de Strasbourg.