Les directives sur
les énergies renouvelables (RED) et l’efficacité énergétique (EED) doivent être
plus ambitieuses si l’UE veut atteindre son objectif de neutralité climatique
d’ici 2050 et réduire ses émissions de GES de 55 % d’ici 2030. Energy Cities a soumis des réponses détaillées à la Commission Européenne
sur la manière dont les directives devraient être révisées pour s’assurer que
les citoyens soient en première ligne dans la poursuite de ces objectifs de transformation.
Que préconise Energy
Cities ?
- Des objectifs plus contraignants et ambitieux aux niveaux
européen et national. Deux observations : 1. les
mesures incitatives prévues par les directives n’ont pas été respectées ;
2. l’objectif de neutralité climatique d’ici 2050 requiert des ambitions plus
élevées. Nous devons donc adopter des objectifs contraignants et plus ambitieux
dans le cadre des directives RED and EED. Pour cela, il faut entreprendre une
rénovation énergétique plus profonde et étendue à davantage de bâtiments ;
augmenter la part d’énergies renouvelables jusqu’à plus de 40 % d’ici 2030 (contre
un objectif de 32% actuellement) ; et renforcer les objectifs d’augmentation
moyenne annuelle des énergies renouvelables pour le chauffage et les réseaux de
chaleur urbains.
- Développer le soutien financier et technique aux
collectivités locales/villes. Les villes et
collectivités sont les mieux placées pour rénover les bâtiments et augmenter la
part des énergies renouvelables car elles travaillent en étroite collaboration
avec les citoyens et les communautés énergétiques, et peuvent ainsi adopter une
approche efficace par quartier. L’obligation de concevoir des plans locaux de
chauffage peut être bénéfique si celle-ci s’accompagne d’un soutien aux collectivités
et aux villes afin qu’elles puissent concevoir et mettre en œuvre ces plans. Pour
ce faire, nous suggérons :
- Une extension massive de
programmes comme « EU City Facility »
- Le réinvestissement au
niveau local des recettes du système européen d’échange de quotas d’émissions
(SEQE-UE) et des objectifs de réduction des émissions non atteints.
- Le développement de guichets uniques pour informer et
soutenir les citoyens tout au long du processus de rénovation de leur habitation.
- Reconnaître le rôle des communautés énergétiques dans la
promotion des énergies renouvelables. Les communautés
énergétiques ont en effet un rôle clé dans une approche sociale, équitable et citoyenne
de la transition énergétique. Pour ces communautés, il est crucial d’augmenter la
part des énergies renouvelables dans les systèmes énergétiques car c’est leur
principale source de revenus qui leur permet ensuite de financer d’autres activités
comme la rénovation des bâtiments.
- Adopter une approche circulaire. Energy Cities souligne la nécessité d’optimiser les flux énergétiques
locaux plutôt que de créer de nouvelles capacités dans le système. Nous devons
développer les sources d’énergie existantes en utilisant par exemple la chaleur
résiduelle des centres de données, des industries ou des ports.
- Mettre fin aux disparités de taxation et de subventions
de l’énergie : la disparité de la
taxation et des subventions du gaz par rapport à l’électricité est une barrière
à l’électrification et dissuade l’investissement dans des technologies
électriques plus efficaces comme les pompes à chaleur ou les réseaux de
chaleur.
- Le principe de primauté de l’efficacité énergétique doit
s’appliquer à toutes les dépenses et décisions politiques. Il doit s’appliquer à l’ensemble de la chaîne de
valeur, en particulier aux technologies alternatives pour le chauffage des
bâtiments.
Les impacts potentiels principaux
pour les villes
Pour les
collectivités locales et les villes, la révision de ces deux directives peut
avoir un impact important. En effet, la Commission pourrait obliger les autorités publiques à s’approvisionner
uniquement en énergies renouvelables afin d’utiliser leur pouvoir d’achat
et leur forte consommation d’électricité comme un moteur du changement.
La Commission pourrait
également décider d’augmenter le
pourcentage de rénovation requis pour les bâtiments publics, l’étendre aux bâtiments publics locaux
(aujourd’hui, il est de 3 % des bâtiments nationaux par an) et/ou se concentrer sur certains bâtiments
tels que les écoles, les hôpitaux ou les logements sociaux.
La Commission
pourrait également imposer des obligations
nationales en matière de planification locales de chauffage afin d’assurer
la réalisation des objectifs d’énergies renouvelables dans le secteur du
chauffage. Pour Energy Cities, cela doit être associé à un soutien technique et
financier approprié.
Nos préoccupations
La révision des
directives pourrait être une réelle opportunité de stimuler les initiatives
locales relatives aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique.
Pour que cela fonctionne, les gouvernements locaux doivent être soutenus par des fonds nationaux et
européens. Le manque de ressources
est donc notre principale préoccupation.
Nous sommes
également préoccupés par la possibilité que la nouvelle RED contienne des mesures relatives au développement des
biocarburants et de l’hydrogène. Pour Energy Cities, la directive ne doit
pas traiter de la même manière les énergies renouvelables et les biocarburants
ou l’hydrogène. La priorité est de promouvoir les énergies les plus décarbonées
et les technologies les plus efficaces dans tous les secteurs pouvant être
électrifiés.
La Commission
européenne présentera le paquet « Fit for 55 » en 2021. Les versions
révisées des directives énergies renouvelables et efficacité énergétique sont
attendues en juin 2021. Energy Cities maintiendra la pression politique sur ces
questions dans les mois à venir.