« Transition énergétique » vs « Energiewende »

Une rencontre de collectivités territoriales françaises et allemandes


À propos

Auteurs

Christiane Maurer
Stéphane Dupas
Peter Schilken
Julia Wyssling
Claire Vasseur
Jenny-Claire Kersting

Année de publication

2013

Les relations franco-allemandes n’ont plus rien de spectaculaire. Ce couple, qui comme tous les couples, connait des hauts et des bas, est un moteur de l’Europe. Parfois tendues, parfois amicales, il reste que les relations entre les deux pays sont désormais établies et qu’il ne viendrait à l’idée de personne d’imaginer qu’elles disparaissent.
Pourtant, réunir des collectivités allemandes et françaises pour une conférence binationale n’est pas chose habituelle.
Les chefs d’Etats, les ministres, les parlementaires participent à la construction du couple franco-allemand, les jumelages entre villes participent à la meilleure connaissance de l’autre et les échanges scolaires et universitaires forment la jeunesse. Mais le rôle des collectivités locales des deux pays n’est que rarement pris en considération au sein du « couple franco-allemand ».

Malgré des politiques énergétiques contrastées depuis 20 ans, notamment au niveau du choix nucléaire, « il y a aujourd’hui bien plus de similarités dans les défis auxquels les deux pays font face que dans les divergences de politique énergétique » c’est ce que Andreas Rüdinger, chercheur Politiques climatiques et énergétiques à l’Iddri et Christian Hey, directeur général du Conseil fédéral consultatif pour l’Environnement (SRU) se sont attachés à montrer dans leur présentation commune sur l’énergie en Allemagne et en France.

Les collectivités locales montrent l’exemple

Le plan climat local de Mannheim
La ville de Mannheim dispose d’un plan climat qui a été élaboré et adopté en 2009. C’est l’un des premiers plans d’actions validé par le bureau de la Convention des Maires. Agnes Hähnel-Schönfelder, chargée de mission climat de la ville de Mannheim, occupe un poste transversal dans l’organigramme et a pour mission de coordonner toutes les activités mises en œuvre dans ce cadre et dispose pour cela d’une responsabilité budgétaire. Son mot d’ordre est «Communication, communication, communication!». La protection du climat ne faisant pas partie des missions obligatoires d’une commune, il est primordial d’obtenir un soutien politique fort. Pour cela, il faut sans cesse convaincre et apporter les preuves des efforts réalisés. Les engagements volontaires dans le cadre d’un plan climat, de la Convention des Maires ou d’un réseau comme Climate Alliance permettent d’ancrer les thématiques énergie et climat dans la politique communale. La ville de Mannheim a créé en 2009 une agence locale pour le climat avec laquelle elle collabore étroitement et qui a pour mission principale de conseiller et sensibiliser l’ensemble de la population.

Le processus du label European Energy Award à Besançon
La ville de Besançon dispose depuis 2006 d’un service maîtrise de l’énergie de 37 personnes rattachées aux services techniques et réunissant fonctions stratégiques et opérationnelles – une première en France. Sa directrice, Myriam Normand, s’appuie sur la démarche Cit’ergie (European Energy Award) pour assurer la continuité et le suivi des actions réalisées. Besançon est la première commune française à avoir obtenu le label European Energy Award Gold fin 2012. La ville est passée d’une phase expérimentale à une phase de démultiplication des activités sur le territoire. Son mot d’ordre est «Chacun est acteur à son niveau.» Elle souligne les avantages de la démarche Cit’ergie: coopération étroite avec les différents services, objectifs chiffrés, évaluation sur du concret. La visite annuelle du conseiller Cit’ergie, qui accompagne et «agite» les services, est l’occasion de faire le point sur les actions réalisées. Cit’ergie a préparé le terrain pour les plans climat-énergie obligatoires de la ville et de l’agglomération de Besançon avec ses 59 communes.

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