Walking on sunshine 🎶

Des histoires d'énergies renouvelables locales récoltées lors du Forum annuel d'Energy Cities


Utiliser un cimetière pour produire et partager de l’énergie solaire ? Pour certains, il s’agit d’une polémique, pour d’autres d’une façon pragmatique d’exploiter toutes les ressources disponibles. Quelle que soit l’attitude adoptée, cet exemple innovant de Valence en Espagne a certainement suscité la plus grande curiosité parmi les participants à la session « Du berceau à la tombe : Apprendre des défis de la communauté énergétique dans les villes ». Et quel meilleur endroit que la ville de Valence, baignée de soleil, pour parler de projets d’énergie renouvelable menés par les communautés ! Quel meilleur groupe de personnes que les centaines de décideurs municipaux qui se sont réunis dans cette ville espagnole dynamique pour le Forum annuel d’Energy Cities à la fin du mois de juin ? Voici les principales informations sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique recueillies lors de l’événement.

Cultiver et récolter l’énergie citoyenne

La session de l’après-midi a permis d’explorer l’implication des communautés dans les projets d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique sous trois angles différents. Le travail interactif en groupe, centré sur les histoires des villes d’Utrecht, de Porec et de Valence, a permis aux participants de se plonger dans les défis et les solutions uniques auxquels chaque ville est confrontée.

Valence, Espagne : Arturo Zea, de l’agence locale de l’énergie Valencia Clima I Energia, a présenté l’ambitieux projet municipal d’autoconsommation RIP (Requiem in Power) de Valence. Ce projet utilise des installations solaires sur cinq cimetières municipaux. L’un des aspects clés de ce projet est que 25 % de l’énergie produite est réservée aux ménages vulnérables. Les participants à la session ont réfléchi aux moyens d’identifier, d’approcher et d’attirer ces ménages pour qu’ils participent au programme d’énergie renouvelable, en garantissant l’inclusion et le soutien aux personnes dans le besoin. Ce programme innovant d’énergie sociale, développé dans le cadre du projet POWER UP, va de pair avec le soutien de la ville aux communautés énergétiques émergentes par le biais de ses guichets uniques.

Projet RIP de Valence – présentation

L’un des 5 cimetières à faire partie du programme d’autoconsommation collective

Porec, Croatie : Goran Cacic, de la coopérative énergétique croate ZEZ, partenaire de LIFE LOOP, a parlé de l’approche innovante adoptée par Porec pour impliquer les citoyens dans les projets de rénovation des bâtiments publics. La ville a mis au point un modèle de bons citoyens, dans le cadre duquel les membres de la communauté achètent des bons à la ville, et les fonds sont utilisés pour cofinancer des sources d’énergie renouvelables (SER) et des projets d’efficacité énergétique (EE). Les citoyens peuvent ensuite échanger ces bons contre des services fournis par des institutions publiques (services scolaires, garde d’enfants, etc.). Cette solution créative vise à rendre la participation gratifiante et efficace. Porec participe à SCCALE 20-30-50, un projet financé par l’UE qui soutient le développement d’initiatives communautaires dans le domaine de l’énergie et met à disposition des outils utiles.

SCCALE_modèle de bon d’achat de Porec – présentation

Vue aérienne de la municipalité de Porec en Coratie

Utrecht, Pays-Bas Anne-Marie Zwaninck, de la municipalité d’Utrecht, a présenté le défi que représentent la définition et la légitimation des coopératives locales de chauffage dans les projets municipaux. La ville d’Utrecht a pour objectif de concevoir sa transition thermique en collaboration avec la communauté locale. Elle veut s’assurer que tous les citoyens se sentent représentés et inclus dans le processus appelé « Expeditie Warmte » (expédition de chaleur). Les participants ont discuté de stratégies visant à accroître la participation des citoyens et à garantir un espace légitime pour la collaboration entre les secteurs public, privé et civil dans le cadre de la transition énergétique.

Expédition chaleur d’Utrecht – présentation

S’il vous plaît, au niveau européen, faites ce qu’il faut !

Le lendemain, plusieurs personnalités ont abordé l’importance des communautés énergétiques :

Mohamed Ridouani, maire de Louvain et président d’Energy Cities, a donné le ton en rappelant : « Il est important pour nous que la prochaine Commission européenne ne fasse pas « tabula rasa » – nous avons besoin de stabilité dans la réglementation et les politiques. »

Filipe Araujo, maire de Porto au Portugal et vice-président d’Energy Cities, a exprimé des inquiétudes similaires : « Les communautés énergétiques peuvent jouer un rôle important dans la promotion de la transition énergétique. Mais dans de nombreux pays, nous avons beaucoup de difficultés à les mettre en place, le processus est très lourd. Nous devons faire un effort au niveau européen si nous voulons développer les communautés énergétiques ».

Les engagements ont été partagés avec le représentant de la Commission européenne Alejandro Ulzurrun de Ansanza y Munoz, chef d’unité à la DG ENER. M. Ulzurrun a souligné le rôle des communautés énergétiques dans la transition juste et a déclaré : « Permettre aux citoyens de produire, de stocker et de distribuer de l’énergie signifie qu’ils doivent en être propriétaires. La bonne nouvelle, c’est que la Commission européenne travaille sur un plan d’action autour de ce thème, notamment sur le suivi de la mise en œuvre de la législation. C’est l’une des priorités des prochaines années ! »

Le représentant de la Commission européenne, M. Ulzurrun de Ansanza y Munoz, s’adresse au conseil d’administration d’Energy Cities

Retour aux bases : l’engagement des citoyens a besoin d’un coup de pouce

De nombreuses villes ont encore besoin d’un meilleur plan pour l’engagement des citoyens. Le sujet était au cœur de l’ordre du jour de quatre défis qui ont été abordés en groupe lors de la session de codéveloppement « Let’s make it work ».

De nombreuses villes se demandent comment accroître les compétences des citoyens sur les questions énergétiques et comment les engager dans un processus de meilleure compréhension de ces sujets. La sensibilisation à la démocratie énergétique et à la prosommation est encore trop faible dans de nombreux endroits en Europe. Les guichets uniques tels que ceux mis en place dans trois quartiers différents de Valence sont un moyen d’informer les citoyens et d’accroître leur confiance dans les nouveaux modes de production et de consommation. L’équipe des bureaux de l’énergie de Valence continue de chercher des moyens d’améliorer son « modèle commercial » afin d’impliquer les citoyens dans la transition énergétique. La ville d’Assen, aux Pays-Bas, va encore plus loin : elle étend la dimension communautaire au chauffage et souhaite « impliquer activement les habitants et les convaincre de rejoindre un réseau de chaleur collectif ».

Il ne fait aucun doute que le mouvement des communautés énergétiques est en plein essor, mais il faut faire coïncider les ambitions nationales et locales, comme l’a fait remarquer un représentant de l’agence portugaise de l’énergie, l’ENA.

🌞🌞Nous partageons ici les bonnes énergies de l’événement avec quelques photos des 2 journées bien remplies et la chanson titre « Walking on sunshine ». Nous vous donnons rendez-vous le 7 octobre de 9h30 à 17h30, lors de l’événement final de la SCCALE 20-30-50 à Bruxelles où les praticiens de l’énergie citoyenne sont invités à se réunir : INSCRIVEZ-VOUS dès MAINTENANT