Cette conférence est organisée par Energy Cities et Grenoble Alpes Métropole, en partenariat avec le conseil scientifique de Grenoble capitale verte et France Urbaine, avec le soutien financier de l’ADEME et de la Fondation Européenne pour le Climat.
La guerre en Ukraine a révélé les limites de notre modèle énergétique et accentué les tensions d’approvisionnement en énergie et en ressources. Il semble de plus en plus clair que les citoyens et les villes font face à des contraintes croissantes pour avoir accès à une énergie durable et abordable. Face à ces contraintes, la planification fait son retour. Devant les manquements des marchés, les besoins d’une intervention publique forte (ré)apparait, ce qui pose la question des moyens et de l’échelle de la planification. Quels besoins locaux doivent être assurés ? Comment choisir la sobriété plutôt que la subir ? Quels moyens sont-ils nécessaires pour planifier et mettre en œuvre un service public local de l’énergie ? Avec cette conférence, nous souhaitons démêler les fils d’actualité continus et identifier les questions qui méritent investigation, débat citoyen et agenda précis pour une décarbonation plus ambitieuse et rapide de l’économie.
La politique européenne de l’énergie a pour objectif de garantir à toutes et tous une sécurité d’approvisionnement et une énergie accessible, compétitive et durable. Ces objectifs sont largement mis-à-mal à court terme alors même que l’Union Européenne vient de s’accorder en urgence sur une baisse de 15% de sa consommation de gaz d’ici le printemps prochain, afin de limiter sa dépendance au gaz russe et prévenir les pénuries. Le gouvernement français vise une réduction de la consommation énergétique française de 10% d’ici 2024 et une réduction de 7% de sa consommation de gaz dès cet hiver.
La mise en place rapide de baisse conséquente de consommation interroge les collectivités territoriales et leur façon d’assurer leurs services publics. Comment décider des besoins actuels et futurs à privilégier ? Comment les mesures d’urgence peuvent-elles aboutir à des changements structurels et des services publics réellement sobres ? Comment impliquer élus, techniciens et usagers pour modifier ces services publics locaux et quels changements de comportements sont-ils attendus ? La question de la place des collectivités dans le choix des mesures d’urgence est aussi posée, alors que l’Union Européenne, les Etats membres et les gestionnaires de réseau sont à la manœuvre. Pour répondre à ces questions, nous prendrons l’exemple des bâtiments municipaux (bureaux, écoles…) et des services associés.
Le changement des usages et la sortie des énergies fossiles vont avoir un impact conséquent sur les réseaux énergétiques, et notamment celui de gaz naturel. Dans trois des quatre scénarios Transition(s) 2050 de l’ADEME, la consommation de gaz doit diminuer de plus de 50% tous secteurs confondus pour atteindre la neutralité climatique. Dans les secteurs Résidentiel et Tertiaire, la baisse nécessaire est de plus de 70%, et le nombre de résidences principales équipées d’une chaudière au gaz doit passer de près de 11 millions en 2020 à moins de 4 millions d’ici 2050. Vu l’inertie de ces secteurs, comment entamer cette sortie du gaz ?
Cette décroissance du secteur du gaz pose de nombreuses questions pour la planification du réseau :
Des collectivités partageront leurs réflexions et leurs expérimentations en présence d’acteurs nationaux, et des exemples européens seront présentés pour alimenter le débat.