Plus de 150 membres et partenaires du réseau ont participé au Forum Energy Cities les 21 et 22 avril 2022 à Bruxelles. Après une pause de trois ans pour cause de Covid-19, tous les participant·es ont apprécié de se voir « en vrai » et de partager des moments forts à l’occasion de cet événement incontournable et très apprécié dans la vie du réseau. Et dans le contexte géopolitique tendu que nous connaissons actuellement, quoi de plus énergisant que d’explorer des solutions locales capables d’accélérer la transition énergétique de l’Europe.

Près de trois longues années se sont écoulées depuis la dernière conférence annuelle d’Energy Cities à Heidelberg en mai 2019. Les nombreux·ses représentant·es de villes, d’ONG, d’universités et du secteur privé étaient d’autant plus ravi·es de se retrouver et de faire de nouvelles rencontres lors de cette édition 2022 la semaine dernière. Intitulé à juste titre « Maintenons nos liens ! », l’événement a rassemblé plus de 150 personnes dans la prestigieuse Bibliothèque royale de Belgique, un lieu chargé d’histoire en plein cœur de Bruxelles. Les participant·es ont été récompensé·es de leur patience et de leur fidélité par un programme particulièrement riche, composé de discours inspirants, de débats interactifs et d’agréables occasions de développer un réseau informel. Voici un aperçu de quelques temps forts de cette rencontre tant attendue.

La crise géopolitique actuelle devrait accélérer la transition énergétique de l’Europe

Le président d’Energy Cities, Eckart Würzner, maire de Heidelberg, a officiellement donné le coup d’envoi de l’événement en évoquant la guerre en Ukraine et la dépendance de l’Europe au pétrole et au gaz russes : « La crise actuelle a conduit à des décisions politiques qui ne sont pas toujours tournées vers le long terme, notamment en matière d’énergie. Nous avons besoin d’une nouvelle philosophie pour la production et la consommation d’énergie  qui fasse la part belle à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables ! ».  En effet, les villes espèrent que la guerre en Ukraine conduise à donner un coup d’accélérateur à la transition énergétique en Europe. François Gémenne, directeur de l’Observatoire Hugo dédié aux migrations environnementales à l’Université de Liège, a apporté un éclairage sur ce sujet particulièrement complexe de la géopolitique énergétique mondiale et a imaginé les conséquences de la crise géopolitique actuelle sur le changement climatique. Dans le même esprit, le Forum a également diffusé en direct un discours de M. Fomichev, maire de Slavutych (Ukraine) et président d’Energy Efficient Cities of Ukraine, un organisme membre de la Convention des Maires – Est. M. Formichev a témoigné à la fois de son désespoir face à la situation actuelle et de sa détermination à défendre son pays. Il a appelé les villes d’Europe à le soutenir, lui et ses concitoyen·nes, avec tous les moyens disponibles, dans leur lutte pour la paix universelle.

« Nous sommes sensibilisé·es et agissons, mais nous ne pouvons pas agir seul·es ! »

Le nouveau rapport du GIEC récemment publié a réaffirmé l’urgence de faire face à la crise climatique. Les maires d’Energy Cities en sont conscient·es et agissent mais iels ne peuvent pas agir seul·es ! Iels ont besoin d’un soutien fort de la part des institutions européennes. Les maires ont rédigé un ensemble de propositions concrètes sur la manière dont les politiques de l’Union européenne peuvent mettre l’Europe sur la voie de la paix et de la neutralité climatique : « Nous ne pouvons pas nous contenter d’optimiser le système actuel ». Marcos Ros Sempere, eurodéputé espagnol,  a soutenu les demandes des villes : « Nous devons mettre l’accent sur les villes ».

Atteindre la neutralité climatique avec les citoyen·nes : l’objectif suprême des villes

Le terme « neutralité climatique » a résonné dans les grands halls et les salles de réunion de la bibliothèque tout au long de l’événement. La co-conception, avec les citoyen·nes, de feuilles de route pour atteindre la neutralité climatique devient une pratique incontournable et de plus en plus répandue dans nos villes membres. Mohamed Ridouani, bourgmestre de Louvain en Belgique, a présenté son expérience avec un outil innovant appelé pactes climatiques locaux (COP locales) : « Les approches participatives deviennent la nouvelle norme dans les villes ». Allen Coliban, maire de Brasov en Roumanie, a expliqué combien il est important « d’aller à la rencontre des citoyens dans leurs quartiers et de ne pas attendre passivement qu’ils se branchent sur les canaux d’information de la ville ». 

L’une des sessions a exploré les différentes manières de co-concevoir les services énergétiques avec les populations les plus vulnérables. Lors d’une autre session, les participant·es ont discuté de la manière dont les communautés énergétiques peuvent permettre d’accroître massivement la production d’énergie renouvelable dans l’UE. 

Mais ce dont nous avons le plus besoin, c’est d’un changement systémique de gouvernance. Judith Borsboom-van Beurden, qui dirige l’équipe d’experts du projet Scalable Cities, a présenté un recueil de solutions qui rend compte des changements systémiques en matière de gouvernance, élaborés et testés par 120 villes.

La décarbonation des bâtiments et des systèmes énergétiques font partie des autres mots clés largement mentionnés par les intervenants. La rénovation énergétique est l’une des premières réponses de l’Union européenne à la crise de l’énergie, tandis que la sobriété énergétique trouve lentement sa juste place dans l’éventail des politiques énergétiques. S’exprimant dans une salle de réunion donnant sur Bruxelles, Yamina Saheb, experte du GIEC, a donné un horizon et confirmé avec une énergie contagieuse : « Nous pouvons éradiquer la précarité énergétique en Europe si nous décarbonons les bâtiments. Et la décarbonation des bâtiments d’ici 2050 est possible si nous intégrons sobriété énergétique, efficacité énergétique et énergies renouvelables au parc. Les politiques de sobriété énergétique auront une part de plus en plus grande dans la lutte contre le réchauffement climatique ».

Une fois de plus, les villes sont appelées à jouer un rôle plus important.  « À Gand, une étude de l’université locale a montré que 20 % des logements n’atteignent pas les minima de performance énergétique », a expliqué l’adjointe au maire Tine Heyse. « La décarbonation des bâtiments est un défi que nous devons relever dès à présent ! ».

Des sujets tout aussi passionnants tels que la conception de politiques urbaines pour des systèmes alimentaires résilients, une économie circulaire et des quartiers à énergie positive ont été discutés, reflétant les expériences menées en divers endroits en Europe.

Comme d’habitude, ce rassemblement de deux jours n’était pas assez long ! Mais la bonne nouvelle est que nous restons en contact et maintenons nos liens « nouvellement formés » par le biais d’événements et d’activités à venir, aussi bien physiques que virtuels, tels que les HUBs qui ont été officiellement lancés à cette occasion ! Le nombre de membres qui s’inscrivent augmente chaque jour. N’oubliez pas de faire de même !

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