Voilà l’été

Edito politique par Claire Roumet


À propos

Date de publication

15 juin 2021

Après des mois enfermés, pour cause de pandémie, nous voilà dehors. Et si pour l’instant le vert nous importe peu, concentrés que nous sommes à retrouver des espaces publics enfin vibrants, il est clair que nous aurons très vite besoin de fraicheur, d’ombres et de beauté. Tout ce qu’apporte les arbres et la végétation en ville. Et la raison souvent avancée pour planter des forêts en ville.

Cette « bétonisation », aussi massive que nouvelle, répond à des aspirations de reconnections avec le « vivant » comme l’expliquait le philosophe romancier Alain Damasio dans un récent entretien. En bon écrivain, il décrit très bien ce besoin que nous ressentons d’avoir un lien direct avec la nature, et combien ce besoin s’est accentué avec la crise sanitaire au point de peut-être vider les métropoles trop denses de leurs habitants. Il va plus loin, et pense que réparer cette relation entre l’humain et le vivant constitue l’enjeu principal de la transformation de nos sociétés.

Toujours est-il que toutes les villes cherchent à être plus verte, on transforme les cours d’école en oasis à Paris, les rues en parc à Barcelone ; on inscrit les villes dans la dynamique mondiale de reforestation…La crise est venue accélérer toutes ces tendances, augmenter encore le besoin de nature, et changer la mobilité, les usages de l’espace urbain.

Mais dans cette course à « renaturer » après avoir « dénaturer » notre cadre de vie, il me semble que les jardins partagés, en croissance exponentiel soit le plus prometteur. J’y vois un vrai potentiel d’inclusion sociale, de mixité sociale, de partage des savoirs, et des ressources ; et bien plus important, de réappropriation d’un pouvoir d’agir sur sa vie (thèse développée entre autres par Damien Deville). La ville d’Oakland, en Californie, ne s’y est pas trompée, en substituant un « ECAP » « equitable climate action plan » à son « SECAP » (sustainable energy and climate action plan) en incluant un chapitre sur l’accès au sol et à son usage !

Et le nouvel agenda d’Energy Cities ne dit pas autre chose : d’une approche sectorielle nous devons avoir une vision intégrée de toutes les ressources dont nous avons besoin. L’énergie, les matériaux, l’alimentation, la terre…

La vitesse folle à laquelle la nature reprend sa place dans les débats, les villes, les imaginaires, les désirs est de très bon augure !

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